Archives de catégorie : France

Mon avis sur le RSA

On peut être contre tout, surtout quand on est dans l’opposition. Cependant, certaines des critiques qui se font jour à l’encontre du RSA me paraissent injustifiées. Sur le fond, le RSA aura pour effet de donner un intérêt à la reprise du travail à des personnes qui, avant, ne gagnaient rien financièrement à retravailler. Certains exclus du travail (pas tous) pouvaient réfléchir à deux fois avant de reprendre un travail modeste, sachant que la fin des aides, au final, les aurait pénalisés.

D’après les Echos :

“Le cumul entre allocation et salaire a été fixé par le gouvernement à 62% du salaire, c’est-à-dire que le bénéficiaire du RSA, outre son salaire, conservera l’ancienne allocation amputée de 38% de ce salaire.

Exemple : une personne qui reçoit 450 euros d’allocation et se voit proposer un salaire de 500 euros pour un travail à mi-temps, conservera une allocation de 260 euros en plus de son salaire, touchant 760 euros au total.”

Cette personne aura un réel intérêt à accepter le travail qu’on lui propose (+310 euros pour elle au final) alors qu’avant elle n’aurait gagné que 50 euros en plus pour un mi-temps.

Reprenant le travail, elle gagnera plus, pourra consommer plus et se réinsérer dans le circuit du travail.

Toujours d’après les Echos, “le surcoût (1,5 milliard d’euros) est financé par la nouvelle taxe de 1,1% des revenus du capital (patrimoine et placement), annoncée jeudi par le président de la République.”

Des voix s’élèvent contre cette taxe, à droite, au centre et à gauche.

A droite, des députés UMP auraient préféré des économies sur les dépenses publiques pour financer la mesure. C’est un raisonnement vertueux, mais est-il socialement acceptable à un moment où les Français sont déjà durement pénalisés par la stagnation du pouvoir d’achat ?

A gauche, François Hollande estime qu’il aurait mieux valu revenir sur le paquet fiscal pour financer la mesure. Il analyse qu’ “avec le mécanisme du bouclier fiscal, les plus fortunés échapperont à tout prélèvement supplémentaire”. Il est dans son rôle et cet argument est recevable. Mais le gouvernement est aussi cohérent dans son choix du paquet fiscal, pour décourager la fuite des capitaux. Mais bon, ici, cela se discute.

En revanche, lorsque François Bayrou explique que ce sont les classes moyennes qui vont trinquer, sur leurs économies, je trouve que c’est un appel du pied électoraliste vraiment à courte vue. N’ont-elles pas trinqué bien davantage, depuis des décennies, à cause de mesures sociales qui n’ont fait qu’enchaîner les plus pauvres à leur sort ? Il me semble qu’à moyen terme, les personnes reprenant un travail paieront des impôts, auront moins besoin d’aide, reprendront le chemin de la consommation, ce qui permettra d’alléger la pression fiscale sur les classes moyennes. Du moins, c’est ce que je veux croire.

“Selon Martin Hirsch, le surcoût [du RSA] s’annule si 200.000 Rmistes reviennent au travail à temps plein.” (Les Echos)

Et vous, quel est votre avis ?

En attendant Autrans 2009…

Ce petit prospectus distribué à Brest pour annoncer Autrans 2009 est très alléchant.

7,8,9 janvier 2009

La rencontre des acteurs de l’internet francophone

Autrans 2009 : Réseaux sociaux et savoirs collectifs …
Comment coproduire et organiser les connaissances ?

Les rencontres des acteurs de l’internet se déroulent début janvier depuis 13 ans dans un village du Vercors : Autrans. On ne vient pas dans ces montagnes entre deux TGV ou deux avions, on prend le temps de dialoguer, d’échanger et d’imaginer de nouveaux projets. On vient à Autrans pour prendre du recul, partager ses expériences entre acteurs de différents horizons, découvrir des nouvelles technologies et les derniers usages, monter de nouveaux projets. La liste des initiatives nées à Autrans est longue.

Comment se déroulent ces rencontres ?
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Le renouveau de l’enseignement des affaires à HEC

Deux informations concordent ce matin et font écho à mon billet d’hier. La première, c’est l’annonce par HEC de la création d’une Chaire “Entreprise et pauvreté” ou “Social business” en anglais. Ci-dessous un extrait du communiqué de presse :

“A l’issue d’un entretien entre le Président de la République Nicolas Sarkozy et le Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, ce lundi, en présence de Bernard Ramanantsoa, Directeur Général d’HEC Paris, l’école annonce la création d’une Chaire « Entreprise et pauvreté » . Cette chaire d’enseignement consistera en un programme de formation complémentaire de 2 mois, proposé en fin de parcours à tout étudiant d’HEC, ainsi qu’à des étudiants d’autres écoles de commerce, étudiants ingénieurs ou d’universités.
L’objectif est de former ces étudiants à des approches innovantes d’entreprises, petites et grandes, qui contribuent à réduire la pauvreté dans les pays pauvres et émergents d’une part ; dans les pays développés et en particulier en France d’autre part. (…)
Dans le cadre de la chaire, il est prévu un ‘séminaire de concertation’ qui sera organisé conjointement par le Haut Commissaire aux Solidarités Actives contre la pauvreté et HEC, sur le campus d’HEC, à l’automne 2008. Cette conférence aura pour objectif de réunir des dirigeants d’entreprises françaises, pour les aider à réfléchir à leur contribution possible en matière de lutte contre la pauvreté.”

L’autre information concerne l’Observatoire du Management Alternatif lancé par HEC pour explorer les apports d’autres manières de faire du management, notamment le développement durable.

Ces deux initiatives sont encourageantes. Elles illustrent le renouveau de l’enseignement de la gestion dans les Grandes Ecoles.

Un drôle de mouvement : Freeze !

Éloge de la lenteurVous avez sûrement vu les images de la gare Grand Central à New-York ou des centaines de participants se sont immobilisés, à l’initiative du groupe de happenings Improv Everywhere. Des phénomènes similaires ont eu lieu ailleurs, notamment à Berlin. Une “freeze party” est en cours d’organisation également en France.

Pour ma part, j’ai beaucoup aimé les images de Grand Central. Selon moi, il s’agissait d’une expression artistique pure, qui n’était pas sans rappeler un épisode de la Quatrième Dimension.

Mais maintenant que ces manifestations se multiplient, je suis perplexe. Elles prennent un tour protestataire contre la rapidité du monde. Le problème, c’est que l’immobilisme n’est pas non plus une solution. Pourquoi ne pas organiser une manifestation dans laquelle tout le monde se déplacerait à vitesse ultra-lente ?

C’est vrai que c’est important de se poser de temps en temps pour réfléchir. Mais la pensée a besoin du mouvement, fût-il lent. Je peux comprendre qu’on fasse l’éloge de la lenteur, mais pas celui de l’immobilité.

Le campus de la solidarité 2008

Campus de la solidarité à HECLa 3ème édition du Campus de la Solidarité se tiendra le 15 mars 2008 sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas. Fruit du travail de plus de 40 étudiants, il constitue un de ces moments privilégiés d’échange entre les étudiants et les diplômés, autour d’une valeur forte : la solidarité. Avant tout, le Campus de la Solidarité, dont les bénéfices sont intégralement reversés aux associations humanitaires, se définit donc comme une soirée conviviale et tournée vers l’avenir.

Au programme :

  • En ouverture une conférence sur la problématique de l’accès à l’eau potable avec l’ancien directeur du FMI et directeur de la Banque de France Michel Camdessus, Tristan Leconte et Veolia.
  • Un apéritif pour pouvoir rencontrer les étudiants et échanger avec eux.
  • Solidarité et convivialitéUn dîner-spectacle grandiose, de la nourriture et des vins de qualité au service de l’hommage vibrant rendu par les associations artistiques (musique, théâtre, improvisation…) du campus aux associations humanitaires. A chaque table un mélange étudiants/diplômés afin que les premiers puissent vous présenter leurs actions au sein des associations.

Défilé de mode équitableUn défilé de mode équitable conclura la soirée en beauté.

Pour s’inscrire : inscription en ligne

Pour en savoir plus :www.campusdelasolidarite.com

Un enfant de 10 ans n’est pas un véhicule de mémoire

Le 13 février, Nicolas Sarkozy est intervenu au dîner annuel du Crif. Il a proposé que chaque élève de CM2 se voit confier, à partir de la rentrée scolaire 2008, la mémoire de l’un des 11.000 enfants juifs français victimes des camps nazis. Les élèves de CM2 feront “une petite enquête sur la famille, le milieu, les circonstances dans lesquelles l’enfant a disparu”, a précisé, le lendemain, le ministre de l’Education, Xavier Darcos.

Le vendredi, Simone Veil a qualifié cette proposition d’ “inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste” et je souscris complètement à son analyse. Dans l’Express, elle explique : “On ne peut pas infliger ça à des petits de 10 ans, on ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort, cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter.” Continuer la lecture de Un enfant de 10 ans n’est pas un véhicule de mémoire