Archives de catégorie : perso

Est-il raisonnable de faire confiance aux déclarations d’une entreprise pour protéger notre vie privée ?

Données personnelles et entreprises
License Attribution Share Alike by planeta

La question posée par Numerama à l’occasion de la sortie de l’iPhone 5s à lecteur d’empreinte digitale mérite qu’on s’y arrête.

Apple jure ses grands dieux que les données biométriques restent stockées dans le téléphone et ne sont jamais communiquées vers l’extérieur.

Certes, mais pour les consommateurs, la technologie du téléphone mobile reste une boîte noire : comment savoir ce qui s’y passe réellement ?

Quant à la crédibilité des géants américains du high-tech (Apple, Microsoft, Google, Facebook), le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle en a pris un coup depuis l’affaire Prism.

  • Alors, quand une société de location de bureaux me demande mon empreinte pour que je puisse accéder au bureau 24/24, en m’assurant que ces données ne sont communiquées à personne, je décline la proposition.
  • Quand Twitter me propose de partager mon carnet d’adresses pour qu’ils regardent si j’ai des amis Twittos, en me promettant qu’ils jettent juste un coup d’oeil puis qu’ils oublient tout, je me méfie.
  • Quand Apple me dit que mes données biométriques resteront stockées dans le téléphone, désolé, je n’ai pas confiance.

Autrement dit, je suis d’accord avec Johannes Caspar, patron de la CNIL allemande, cité par Numerama : Fournir une spécificité biométrique non-modifiable pour aucune autre raison que parce qu’elle apporte ‘un peu de confort’ dans l’utilisation quotidienne, est et de stupide

Dopé aux corticoïdes

Notice du médoc : “attention, ce produit peut produire un signalement positif en cas de contrôle anti-dopage.”

Tu m’étonnnes ! Deux jours que j’en prends pour un traitement d’attaque de ma rhinite allergique et mon sommeil a été considérablement réduit sans sensation de fatigue.

Idéal en période de bouclage d’un manuscrit. 

Mettre Sandoz dans les remerciements ?

Dream Factor

Imaginez… Vous êtes psychiatre, spécialiste international, incontesté, de l’interprétation des rêves. Votre carrière fait des envieux. Votre cabinet ne désemplit pas et vous êtes invité(e) sur les plateaux de télévision chaque semaine.  Les patients et les médias s’arrachent votre expérience. Et puis, soudain, un lourd secret risque d’être révélé. Car vous, de quoi rêvez-vous ? C’est la terrible et drolatique histoire du docteur Fabrice Zimmer.

Pour connaître la suite, je vous invite à découvrir ma nouvelle “Dream Factor” dans le recueil Histoires à lire dans une salle d’embarquement – 10 nouvelles, 10 auteurs – Pause-nouvelle t7 Faites de beaux rêves…

L’enfant et la rivière

L'enfant et la rivière d'Henri Bosco
L’enfant et la rivière

Un déménagement est l’occasion de retrouver des trésors oubliés. C’est ce qui vient de m’arriver à l’occasion de mon emménagement à Rueil. J’ai redécouvert un livre lu il y a plus de 25 ans, quand j’étais en 6ème : l’enfant et la rivière, d’Henri Bosco.

J’en avais gardé un souvenir mitigé : un vocabulaire des bêtes et des plantes de la campagne difficile à comprendre pour le petit urbain que j’étais, une certaine lenteur, des descriptions…Toutes choses en rendant l’appréhension difficile. D’une certaine façon, le livre me paraissait ennuyeux. Et pourtant… J’avais gardé aussi l’impression diffuse d’une poésie, d’une chaleur, qui fait que dans cet ennui j’avais rencontré du plaisir.

Vingt-cinq ans après, à la relecture, l’ennui a disparu. Je suis sans doute plus patient. Je redécouvre la poésie et la candeur, avec d’autant plus de plaisir que de l’eau a passé sous les ponts, c’est le cas de le dire. J’ai vu, j’ai senti, j’ai pensé, des choses bien moins candides en l’espace d’un quart de siècle. Et maintenant, en ce 21ème siècle hyper technologique, ultra citadin, cela fait du bien de retrouver une écriture qui prend son temps, qui donne toute sa place à la nature, aux relations humaines simples.

Je n’ai pas relu l’enfant et la rivière, j’ai redécouvert une réalité de moi-même que j’avais oubliée. Et cela fait du bien.

Faut-il tout mélanger dans la vie ?

 

Boule à facettes
Creative Commons CC BY-NC-ND 2.0 par Just Marti

La question peut paraître étrange. Une tête bien faite n’est-elle pas capable de différencier les choses, de bien les ranger, pour extraire du sens de la complexité de la vie ?

 

L’apologie du mélange des genres, on la trouve dans la bouche d’Armand, (anti) héros du dernier film de Bruno Podalydès, Adieu Berthe : l’enterrement de Mémé : un homme perdu entre deux femmes, renouant avec son passé à l’occasion du décès d’une grand-mère si longtemps ignorée.

Pour tenter de répondre à la question paradoxale que nous nous posons, commençons au préalable par relâcher la bride. Méfions-nous des “il faut” et autres “on doit”. Préférons-leur un plus avenant “et si ?”

Oui, et si on assumait de tout mélanger, dans la vie : vie personnelle et vie professionnelle, vie professionnelle et vie amoureuse, vie amoureuse et intérêts financiers, intérêts financiers et éthique ? Que se passerait-il ?

Le mérite de cette question, c’est qu’elle ouvre un espace de liberté. Elle libère de l’obligation de la compartimentation.

Oui, on peut s’épanouir personnellement dans son travail ; on peut être partenaires dans la vie et au travail ; on peut investir ensemble quand on est en couple ; on peut vouloir être riche sans être prêt à tout pour cela.

Mais si l’on mélange toutes les couleurs sur un tableau, il en résulte un immonde kaki, un noirâtre sordide. Au contraire, poser des taches de couleurs sur la toile, en les laissant se côtoyer, se frôler, s’interpénétrer respectueusement, peut donner naissance à la plus jolie composition. Surtout avec du recul.

Tout mélanger, dans la vie, ne donnera sans doute pas un bon résultat. Mais regarder la vie comme la boule à facettes scintillantes de la fête peut donner de la joie et de l’éclat à l’existence.