Archives de catégorie : Politique

Qui est gaulliste ?

Le général de Gaulle
Le général de Gaulle

Certains hommes politiques se qualifient eux-mêmes de gaullistes, et inscrivent leur formation dans le gaullisme. C’est le cas, par exemple, de Nicolas Dupont Aignan et de son parti, Debout la République.  Quelle que puisse être la sincérité de Nicolas Dupont Aignan, je désapprouve, pour ma part, ce genre de revendication.

Le général de Gaulle est un personnage historique, dépassant de beaucoup tous nos politiciens actuels. Il a vécu à une certaine époque. Le monde était différent. Se dire “gaulliste” aujourd’hui me paraît présomptueux. Face aux enjeux du monde actuel, que dirait, que ferait un général de Gaulle ?

Je trouve aussi que qualifier son propre engagement, et par incidence, ses propositions, de gaullistes, tend par contrecoup à enfermer le Général dans un “concept” : le gaullisme. Pas sûr que le grand Charles apprécierait d’être affublé d’une étiquette, d’être ramené à une case sur l’échiquier politique. Autrement dit, se réclamer du gaullisme me paraît réaliser une réduction du Général à un simple précipité, comme on dit en chimie : un concept, une idéologie, un “-isme”.  Selon moi, le général de Gaulle lui-même n’était pas gaulliste, il transcendait les idéologies, les partis, avec une “certaine idée de la France”.

Enfin, un parti ouvertement gaulliste me paraît opérer une tentative de confiscation, de privatisation de la pensée du général de Gaulle. “Le gaullisme, c’est moi”. Non, le gaullisme, ce n’est personne. Cela n’existe pas. Ce qui existe, c’est un exemple, une inspiration, voire un modèle : le général de Gaulle.

A chaque époque, ses héros. Le monde d’aujourd’hui a besoin de nouveaux héros, singuliers, inédits, pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui, avec conviction et pragmatisme en même temps. C’est sûrement ce que le Général ferait, lui.

Mais pourquoi donc des policiers chinois à Paris ?

Mise à jour 16/08/2014 : finalement, le Ministère de l’Intérieur a abandonné le projet.

Des policiers chinois seront présents à Paris cet été pour “rassurer” les touristes de l’Empire du Milieu. Les policiers français ne seraient-ils donc pas suffisamment rassurants ? Il est vrai qu’ils n’avaient pas fait forte impression au moment du passage de la flamme olympique en 2008, en n’étant pas capable de contenir les manifestations de RSF. Mais le maintien de l’ordre n’est-il pas du ressort du ministère de l’Intérieur ? Avons-nous besoin maintenant de forces étrangères sur notre sol pour assurer l’ordre et l’autorité ? Alors que notre indépendance est déjà fortement atteinte par les transferts de souveraineté consentis à l’Union Européenne, ce fait est symptomatique de la déliquescence de l’autorité de l’Etat.

Fabius accueille des touristes chinois à l’aéroport… pour parler droits de l’Homme ou shopping ?

Mais il est vrai que nos plus hauts représentants au gouvernement estiment maintenant que leur rôle consiste à faire le VRP à  l’aéroport. Finalement, tout se tient, mais pendant ce temps la France se défait.

Du socialisme au sociétisme

Lu dans le Point daté du 30 janvier 2014, cette prise de recul du psychanalyste Michel Schneider :

“Dernière lubie d’un socialisme devenu sociétisme par sa volonté de révolutionnner les rapports de vie privée faute de réformer la chose publique, la suppression dans les Codes de l’expression bon père de famille“. Pensez ! une triple horreur, le bon qui ne serait pas le monopole des femmes, les pères, ces antiques despotes, et la famille, un archaïsme qu’il faut déconstruire.”

Ou quand un pouvoir politique est impuissant à gouverner, il entend régenter le domicile.

Des raisons de la vacuité politique et médiatique en France

Depuis quelques semaines, les médias nous abreuvent en continu de Dieudonné et autres quenelles. Le personnel politique se délecte lui aussi de ce sujet : faut-il interdire les spectacles de cet individu ? Quelle que soit l’opinion que l’on a sur cette question, on est en droit de se demander s’il n’y a pas d’autres sujets plus importants pour les Français. Où est le grand dessein que nos dirigeants nous proposent ? A quel élan d’enthousiasme nous invitent-ils ? Comment se retroussent-ils concrètement les manches pour faire réussir la France ?

L’inanité politique et médiatique n’est pas un phénomène nouveau. Mais on le ressent plus profondément quand on s’éloigne quelque temps de notre pays, comme cela a été mon cas en fin d’année dernière. Comment l’expliquer ?

Une raison que j’avancerais est l’impuissance réelle ou supposée de nos dirigeants à régler les vraies problèmes. Lorsque l’on n’a pas d’idée pour relancer la croissance, diminuer le chômage, favoriser l’intégration et l’unité nationale, faire peser la France sur la scène internationale, que faire de son énergie ? La solution de facilité est de la gaspiller sur des sujets secondaires : les « affaires » (affaire Léonarda, affaire Dieudonné).

Les chaînes d’information continue se repaissent de ses sujets qui leur permettent de remplir leur temps d’antenne : des « experts » décortiquent à longueur de journée les « réactions » et les « commentaires », à renfort de tweets et autres petites phrases.

Tout cela n’est que du divertissement. On divertit les Français des vrais enjeux, c’est-à-dire qu’on les fait regarder ailleurs ; et les responsables politiques et médiatiques se divertissent, au sens où ils se détournent de leurs vraies missions. Ce faisant, ils s’illusionnent eux-mêmes. Les politiques croient gouverner, proposer ou s’opposer, alors qu’ils ne font que bavarder ; les journalistes croient informer, alors qu’ils ne font que meubler.

Tout cela se fait dans un climat de haine, rancœur et agressivité.

Et si l’origine de ce phénomène était à chercher dans la frustration inavouée de nos élites ? Elles croyaient avoir le pouvoir, mais elles se découvrent enchaînées. A force de renoncement, elle se trouvent prisonnières de décisions technocratiques prises à Bruxelles en dehors du circuit démocratique, et aux caprices des marchés financiers.

Au lieu de perdre leur temps et de gaspiller le nôtre dans des surenchères stériles sur des sujets qui n’en valent pas la peine, ne feraient-elles pas mieux de secouer leurs chaînes ?

Le Pen au pouvoir : la menace d’un régime autoritaire (totalitaire ?)

Marine Le Pen
Marine Le Pen – Creative Commons : Marie-Lan Nguyen

Marine Le Pen a déclaré aux Universités d’été du Front National : “je retirerai au Parlement son pouvoir constituant, qui sera désormais l’apanage exclusif du peuple.

Dans le même temps, Le Monde rappelle qu’une révision des institutions par le Front National mettrait le référendum au centre de tout.

Par quelle voie le “peuple” s’exprimerait-il pour réformer la Constitution ? Probablement par référendum, sur des propositions du Président (de la Présidente).

Et si Madame Le Pen proposait au peuple, au vu de circonstances présentées comme dramatiques, de suspendre la constitution ? Sans aller jusque là, que se passerait-il si, à coup de référendums, elle rognait progressivement les autres prérogatives du parlement, jusqu’à le priver de tout pouvoir réel ? L’article 16 de la Vème République, si souvent critiqué, semblerait de la gnognotte à côté d’un tel virage autoritaire.

Le plaidoyer de Max Gallo pour la renaissance de la nation

Max Gallo
Max Gallo

A lire dans le Figaro du jour (édition abonnés), la tribune de Max Gallo appelant de ses voeux une “renaissance de la nation”.

Morceau choisi :

“Certes nous affirmons encore que notre politique est inspirée des droits de l’homme et respectueuse de la Charte des Nations Unies, mais avons-nous les moyens de faire vivre notre civilisation ? Le voulons-nous, alors que nous nous soucions si peu du destin de notre langue, alors que nous sommes submergés par les puissances qui contrôlent les réseaux de communication et que chacun d’entre nous est suivi à la trace sur Internet ? Ainsi imposent-elles leurs civilisations.”

Contre le déclin, on n’a pas tout essayé !

Reprendre - Ni sang ni detteLe présent billet est une reprise de mon commentaire publié sur Amazon.fr à propos du récent ouvrage de Jean-Michel Truong, Reprendre – Ni sang ni dette
(Le No Man’s Land, mai 2013).

Dekoismelltill ? Un auteur de romans a t-il le droit d’écrire un essai économique ? A t-on le droit de penser et de partager ses propositions en dehors des “milieux autorisés” si bien moqués par Coluche ? Jean-Michel Truong apporte une réponse décapante à ces questions. Son essai est d’abord celui d’un amoureux de la France, qui a mal quand il la voit décliner. Et ce déclin, malheureusement, il le perçoit avec une grande acuité dans ses échanges avec ses partenaires internationaux, lui qui a vécu une vingtaine d’années en Chine. Mais il ne se résout pas au défaitisme et, fort de la puissance d’imagination du romancier, il ose proposer une idée originale pour sortir de la crise : remplacer l’ensemble des aides aux entreprises par un système de dot attribuée à chaque citoyen et associé à un système de droit de tirage sous forme de crédits pour les entreprises.
Cette idée originale est étayée par une argumentation solide et une documentation qui ne l’est pas moins. Les notes de bas de page sont une mine d’informations : des statistiques, mais aussi des références à d’autres oeuvres et des citations viennent conforter le raisonnement (on remarquera par exemple la citation sidérante tirée de La Guerre hors limites de Qiao Liang et Wang Xiangsui, au chapitre 7). Le tout est rédigé avec un style enlevé, à la fois simple, drôle, littéraire sans être pédant, et varié.
Bref, une livre réjouissant et stimulant, que nos politiques auraient grand profit à lire !

Balayer devant sa porte

Balayer devant sa porte
Photo by Lucas van Oort on Unsplash

Alors que la France n’entrevoit pas de solution à la grave crise économique qu’il traverse, le parti majoritaire choisit de sonner la charge contre l’Allemagne.

Mais avant de chercher des poux à notre premier partenaire économique, il vaudrait mieux s’interroger sur les raisons du déclin français.

Certes, il est plus facile de critiquer son voisin que de chercher à s’amender soi-même. Mais les Français ne sont pas dupes : à peine 1 sur 10 estime que la politique économique actuelle est de nature à résoudre nos problèmes.

Alors, à quand un vrai changement ?