Lecture très intéressante dans Sciences et avenir du 27 février 2025.
On y apprend que l’Amoc (Atlantic Meridional Overturning Circulation) ralentit. L’Amoc est un système de courants océaniques qui se manifeste en Europe de l’Ouest par le Gulf Stream, un courant chaud dans l’océan Atlantique qui contribue, par l’intermédiaire des vents, au climat tempéré de nos contrées.
“À mesure que les eaux remontent vers le nord, explique l’article, elles délivrent leur chaleur aux vents et se chargent en salinité. Elles deviennent ainsi plus denses et plongent à environ 2000 à 3000 mètres de profondeur pour former un courant froid qui va retourner vers les tropiques. […] Ce courant froid continue sa course dans l’Atlantique Sud, passe le cap de Bonne-Espérance à l’extrême sud de l’Afrique pour remonter dans l’océan Indien, se réchauffer et repartir en sens inverse, revenir en Atlantique et se joindre au Gulf Stream”. Et la boucle est bouclée.
Problème : l’Amoc ralentit, mettant en péril le Gulf Stream. Cela devrait contribuer à l’avenir à des hivers beaucoup plus rigoureux en Europe, au point que 44 climatologues ont publié en octobre dernier une lettre ouverte en forme d’alarme sur le sujet.
L’Amoc pourrait-il s’arrêter totalement, et si oui quand ? Le point de bascule, s’il advient, pourrait intervenir, de manière irréversible, entre 2050 et 2130.
Quelles sont les causes de ce phénomène ? Les chercheurs sont réservés. Le réchauffement climatique est pointé du doigt en raison de la fonte des glaces dont il est responsable. Cette fonte des glaces diminue la salinité de l’eau, celle-là même qui fait plonger l’eau en profondeur, alimentant le “moteur” de l’Amoc. Mais selon un chercheur de l’Institut
océanographique de Woods Hole (Massachusetts, États-Unis), Christopher Piecuch, “Bien que nous
puissions absolument affirmer que
l’affaiblissement du courant est bien en
cours, nous ne sommes pas capables de
dire dans quelle mesure cela est relié au
changement climatique ou si c’est une
variation naturelle ».
Autant dire que le phénomène reste bien mystérieux. Une seule chose est sûre : il n’y a pas que les temps qui changent, le temps aussi. Par principe de précaution, il serait bon d’œuvrer à limiter la part du changement climatique liée à l’activité humaine, même si on ne sait pas si cette part est déterminante ou marginale.
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