Coup de chapeau à PriceMinister !

J’ai récemment acheté un logiciel d’occasion sur PriceMinister. Lorsque j’ai voulu l’activer, le logiciel m’a affiché un message m’indiquant que le nombre maximal d’activations avait déjà été atteint. Conséquence : le logiciel était inutilisable.

J’ai contacté PriceMinister pour expliquer ma situation : le logiciel envoyé par le vendeur était en fait hors d’état de marche. Problème : j’avais déjà confirmé la réception de l’article sans signaler le problème. Relancé par le vendeur, j’avais en effet confirmé cette réception pour ne pas retarder son paiement, mais, faute de temps, je n’avais pas immédiatement tenté l’activation du logiciel.

Malgré tout, PriceMinister m’a recrédité mon achat sans difficulté. Il est vrai que je suis inscrit sur le site depuis plus de 7 ans, avec un taux de satisfaction de 5/5. Toujours est-il que PriceMinister a su faire preuve de souplesse.

De l’intérêt d’un tiers de confiance dans le domaine des places de marché de l’occasion sur le Web… avec des intervenants humains.

Bravo, PriceMinister !

 

Carnet de voyage : quid de Google et la censure en Chine en août 2010 ?

Google in China
Google in China

Cet été à Pékin, j’ai pu me rendre compte de l’état des lieux de ce qui est accessible sur Google en Chine. Mais commençons par un rappel des derniers épisodes qui ont ponctué les relations entre la Chine et la firme de Mountain View ces derniers mois.

Début 2010, la querelle entre la Chine et Google avait fait grand bruit dans la presse. Google avait indiqué avoir fait l’objet d’attaques de hackers. Selon la firme, ces attaques avaient pour origine la Chine. La cible était non seulement des défenseurs chinois des Droits de l’Homme utilisateurs des services de Google, mais aussi, semble t-il, la technologie Google elle-même. David Drummond, Directeur juridique de la firme, avait ainsi déclaré que les attaques avaient eu pour conséquence un “vol de propriété intellectuelle”.

En réaction, Google avait décidé de désactiver la censure des résultats de son moteur de recherche sur son site chinois, google.cn. Pour ce faire, il avait mis en place une redirection automatique des requêtes effectuées sur google.cn vers la version hong-kongaise du site, google.com.hk. En effet, la censure du net ne s’applique pas à Hong-Kong, en vertu du principe “un pays, deux systèmes”. Résultat des courses : le gouvernement chinois avait décidé de bloquer Google en Chine continentale, y compris google.com.hk.

Finalement, en juin 2010, un compromis est trouvé : Google est à nouveau accessible, en contrepartie la redirection automatique de google.cn vers google.com.hk est remplacée par un lien sur lequel l’internaute doit cliquer pour accéder à la version non filtrée de Hong-Kong.

Voici ce qu’il en était quand j’ai cherché à utiliser Google en Chine au mois d’août :

  • l’internaute qui tape tout simplement dans sa barre de navigation http://www.google.com est automatiquement redirigé vers http://www.google.com.hk, version non censurée
  • pour accéder à la version censurée mentionnant explicitement le lien vers http://www.google.com.hk, l’internaute doit explicitement taper dans sa barre d’adresse : http://www.google.com.cn, ce qui est tout de même moins évident. A noter que sur ce site, le lien vers http://www.google.com.hk est particulièrement visible (en gras)

google.com.cn

  • sur la version de Hong-Kong de Google, les résultats ne sont pas filtrés. J’ai pu le vérifier avec une requête du type : “Tian an men massacre”
  • en revanche, quand on clique sur les liens ramenés par Google, on ne peut pas y accéder : les résultats de recherche ne sont pas filtrés, mais on ne peut pas accéder aux pages qui sont derrière
  • impossible d’accéder non plus à la version en cache de ces pages, puisque cette fonction n’est pas proposée par Google en Chine

Autrement dit, Google et le gouvernement chinois continuent de jouer au chat et à la souris : je te bloque mais pas complètement, je m’auto-censure mais pas tout à fait.

L’internaute chinois un peu malin, lui, s’y retrouve très bien.

Note : le petit jeu des subtilités va très loin. Depuis, la France, si l’on tape http://www.google.com.cn, on arrive sur la page illustrée ci-dessus, avec le lien en gras vers google.com.hk. Sauf qu’en réalité, ce n’est qu’une image. Impossible d’utiliser en France la version censurée de Google : lorsque l’on clique dans la zone de recherche, on est automatiquement redirigé vers la version hong-kongaise.

Sur le même sujet :

Pour Google, la censure du Web est une barrière commerciale

La fin de la censure sur Internet en Chine ?

Après le Hollandais volant, le (bus) chinois volant

Si vous n’avez pas de chance, sur les mers, vous risquez de croiser le Hollandais volant :

« Les marins de toutes les nations croient à l’existence d’un bâtiment hollandais dont l’équipage est condamné par la justice divine, pour crime de pirateries et de cruautés abominables, à errer sur les mers jusqu’à la fin des siècles. On considère sa rencontre comme un funeste présage. »

(Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, seconde édition, P. Mellier, Paris, 1844, p. 322, cité par Wikipédia)

En revanche, si tout se passe bien, vous aurez peut-être bientôt la chance de croiser à Pékin des bus volants. Il faut savoir que les embouteillages dans la capitale chinoise ont pris des dimensions considérables. Des ingénieurs chinois ont eu l’idée de créer un bus circulant en hauteur, pouvant transporter un grand nombre de passagers et ne ralentissant pas la circulation car les autres véhicules peuvent passer sous lui.

Ce projet, qui va effectivement voir le jour, témoigne de l’inventivité des Chinois en matière de transport. C’est là un des grands avantages du développement de ce pays : la Chine met sur le marché des bataillons complets d’ingénieurs chaque année, statistiquement il y a de fortes chances pour que de nombreuses innovations en résultent.

Beaucoup plus fumeuse, l’idée d’un train qui ne s’arrête jamais, a sans doute moins de chance de voir le jour.

Peng Yu-LunLe taïwanais Peng Yu-lun est à l’origine de ce concept : le train porte sur son toit une navette. A l’approche d’une station, les voyageurs souhaitant descendre la rejoignent. Pendant ce temps, en gare, une autre navette à l’arrêt accueille les passagers voulant monter dans le train. Celui-ci arrive alors à la station sans s’arrêter mais en ralentissant. La navette qui était en gare est alors arrimée sur le toit du train qui l’emmène, la navette qui était sur le train est elle décrochée et s’arrête doucement en gare.

Le principal avantage du système serait un gain d’énergie, les accélérations faisant suite aux arrêts étant très gourmandes en électricité. Seul hic : le concepteur ignore encore comment procéder à l’arrimage et au décrochage des navettes. Bref, une belle idée, mais verra t-elle le jour ?

Où manger un délicieux canard laqué à Pékin ?

Savourer un délicieux canard laqué chez Quanjude
Savourer un délicieux canard laqué chez Quanjude

Manger un canard laqué à Pékin ne relève certes pas de l’exploit, tant ce plat est la spécialité de la ville. Mais où en déguster un vraiment exceptionnel ? Lors de mon récent séjour à Pékin, j’ai eu la chance de pouvoir savourer celui servi par Quanjude. Cette chaîne de quelques restaurants haut de gamme est spécialisée dans le canard. Ils servent un canard laqué très fin, découpé devant vous dans les règles de l’art. En prime, la charmante serveuse vous dira tout sur l’historique de cet établissement de plus de 150 ans qui s’enorgueillit d’avoir régalé de nombreuses personnalités. Enfin, si vous désirez un souvenir de ce repas, n’oubliez pas d’emporter la fiche d’identification numérotée du canard que vous avez dévoré, qui vous sera remis sous la forme d’une élégante carte postale.

Un concept original : un libraire à domicile

Libraire à domicileAprès la dématérialisation du livre, la dématérialisation des libraires ! La librairie Doucet, au Mans, a lancé libraireadomicile.fr. Vous cherchez une idée de livre pour un cadeau ? Vous avez besoin de références bibliographiques pour un mémoire ? Vous avez découvert une idée géniale dans un livre, un jour, mais vous ne vous souvenez que d’un mot du titre et de l’illustration de couverture ?

Libraireadomicile vous propose un formulaire dans lequel vous pouvez rentrer toutes ces informations : vous recevrez par mail une fiche bibliographique complète qui éclairera votre lanterne !

Publicité : retour gagnant

Deux campagnes publicitaires déclinent actuellement le même thème : celui du retour. C’est le cas tout d’abord de Carrefour, qui a renouvelé son slogan. Les trentenaires et au-delà se souviennent certainement du refrain “avec Carrefour je positive” des années 80. Eh bien 20 ans après, Carrefour nous annonce que “le positif est de retour”.

carrefour

Mais Carrefour n’est pas le seul à faire son grand retour. Le plaisir revient lui aussi, dixit Suchard :

suchard

Quelque chose de bon aurait-il disparu de nos vies pour que les marques surfent sur le besoin de le retrouver ? Doit-on s’attendrir devant la nostalgie sous-jacente à la campagne Carrefour, se réjouir du retour d’un paradis perdu ou se dire que ces campagnes s’adressent à une cible … sur le retour ?

Sur le même sujet :

Rocher Suchard ou le retour de la disruption

Nouveau slogan Carrefour : le positif est de retour

et un autre exemple de deux campagnes simultanées empruntant des approches communes :

Quand Google copie Europe 1 pour sa pub

La plaisanterie : le sentiment de la vie volée

La plaisanterie, de Kundera
La plaisanterie, de Kundera

J’ai terminé il y a quelque temps la Plaisanterie de Kundera. Parmi tous les angles de lecture du livre, il y en a un qui a particulièrement retenu mon attention. Ludvik était promis à un bel avenir universitaire et politique. Son implication dans sa section du Parti Communiste tchèque était forte, il était intégré. Un jour, tout a dérapé, à cause d’une blague qu’il a écrite sur une carte postale à propos des sessions de motivation à laquelle participait sa petite amie de l’époque. La blague était écrite en ces termes : “l’optimisme est l’opium du peuple ! Une atmosphère pleine de santé pue la stupidité ! Vive Trotsky !”

Selon Ludvik, il s’agissait juste d’une plaisanterie destinée à taquiner son amie Marketa qui prenait tout au premier degré. Malheureusement, ce défaut n’était pas propre à Marketa. La carte postale est tombée entre les mains des autorités communistes. Convoqué, Ludvik n’a pas réussi à convaincre ses accusateurs qu’il s’agissait seulement d’une plaisanterie. Il a été exclu de l’université, du Parti et condamné aux travaux forcés dans les rangs de l’armée, parmi les parias.

Ludvik s’est senti floué, dépossédé de sa vie, mis à l’écart du chemin tout tracé pour lui. Quand l’occasion s’est présentée, il a tenté de se venger de l’instigateur de sa disgrâce, Zemanek, sans grand succès. Il a raté sa vengeance comme il a eu le sentiment de rater sa vie.

Mis à l’écart de ses proches pour ce qu’il considérait être une bêtise insignifiante, il a vécu un véritable drame. Il a été excommunié des siens, condamné à un travail dur parmi des personnes qu’il avait tout a priori pour exécrer.

Il a ruminé une amertume pendant toute son existence et nourri une méfiance fondamentale à l’encontre des autres et de lui-même.

Aurait-il pu agir autrement ? Que se serait-il passé s’il avait regardé ce tournant dans sa vie non pas comme une rupture injuste et irrémédiable, un coup du sort, mais comme un élément constitutif de sa destinée ?

Quelle aurait été sa vie si Ludvik avait accepté sa situation, l’avait intégré, avait considéré cette amputation même d’une part de son existence comme une part de cette existence, sur laquelle construire ? S’il avait oublié qu’une vie tracée lui avait été prise, pour imaginer qu’il avait à tracer sa propre route à partir d’un nouveau point de départ ?

Des solutions techniques aux questions humaines ?

Le technophile que je suis est toujours frappé de constater la tentation qu’il y a de chercher des solutions techniques aux questions humaines.

Trop de temps d’attente dans les centres d’appels ? Qu’à cela ne tienne, développons les SVI, Serveurs Vocaux Interactifs, robots butés qui vous demandent de composer des combinaisons de touches avant de vous délivrer des informations au compte-gouttes.

Trop de grèves dans le métro ? Automatisons les lignes, comme la RATP est en train de le faire sur la ligne 1 à Paris.

Difficultés à rencontrer l’âme soeur ? Inventons la DAO, Drague Assistée par Ordinateur, dans les salons de chat et autres sites de rencontre.

C’est plus long et difficile d’apporter des réponses humaines aux questions humaines. On pourrait imaginer :

  • de réinventer une relation client avec des gens au bout du fil ou (soyons fous) des vendeurs dans des boutiques
  • de mettre l’accent sur un dialogue social responsable, tant du côté des Directions que des syndicats
  • de réinventer les relations hommes – femmes, forts de la double expérience de la tradition et de la libération des moeurs
  • Qu’en pensez-vous ? Trop low-tech ?

    La conquête de l’espace, victime de la crise ?

    D’après le New-York times, le président Obama a décidé de passer au peigne fin les dépenses prévues pour les programmes spatiaux américains. On peut citer notamment le projet Constellation, qui a en ligne de mire le retour de l’Amérique sur la Lune à l’horizon 2020. Une belle bataille semble s’annoncer puisque le Congrès, lors de l’adoption du budget 2010, a fait passer une clause selon laquelle aucune somme ne pourrait être consacrée à l’annulation ou à la modification de Constellation sans son accord.

    Alors, l’Amérique retournera t-elle ou non sur la Lune ? La Chine, elle, ne cache pas ses ambitions en la matière, avec un objectif fixé à 2020-2030.

    L’éternel débat sur l’utilité de la conquête spatiale est relancé : doit-on dépenser des sommes folles pour l’espace alors qu’il y a tant à faire sur la Terre ?

    Paradoxalement, ces hésitations concernant le retour sur la Lune pourrait servir les thèses de ceux qui soutiennent qu’il faut lancer dès maintenant un programme de conquête de Mars, sans passer par la case lunaire. C’est notamment le cas de Robert Zubrin, tenant d’un projet appelé Mars Direct, dans lequel une mission humaine pourrait partir, à moindre coût, vers la planète rouge, directement depuis la Terre.

    Y a t-il un progrès en amour ?

    Le paradoxe amoureux
    Le paradoxe amoureux

    Dans son essai, Le paradoxe amoureux, Pascal Bruckner dresse un panorama des péripéties de l’amour, dans le quotidien de nos vies et dans l’Histoire. L’une des thèses qui traverse le livre est qu’ « il n’y a pas de progrès en amour ». Mais est-ce si sûr ? Tout progrès est-il réellement hors de portée en amour, que ce soit dans notre vie quotidienne ou dans l’Histoire ?

    L’amour des années 1970 à nos jours : révolution ou statu quo ?

    L’auteur commence par évoquer ses souvenirs des années 1970, marquées par la libération des mœurs et le thème de l’ « amour libre ». Il s’agissait de faire sauter en éclat les anciens carcans, hérités d’une conception à la fois matrimoniale et patrimoniale de l’amour. Dans cette conception, le lieu de l’amour devait être le couple marié, même si cette position de principe était davantage animée par un souci de préservation d’intérêts financiers que par la flamme unissant deux êtres.

    L’amour libre devait débarrasser l’humanité de cette hypocrisie, en remettant au cœur des relations le sentiment et le corps.

    Quelques années plus tard, pourtant, on a retrouvé nombre des hérauts de cette nouvelle vision confortablement installés dans le mariage, se retournant à peine avec nostalgie sur leur jeunesse réformatrice.

    Le couple, l’institution du mariage, l’importance de la fidélité, l’attachement à la famille n’ont pas été emportés par le tourbillon de l’Histoire. On les retrouve, plus vivaces que jamais, en ce début de vingt-et-unième siècle.

    Est-ce à dire que tout est redevenu comme avant ? Loin s’en faut. La vie commune avant le mariage, le divorce, les naissances hors mariage, l’union libre, le PACS, se sont durablement ancrés dans les pratiques et dans les mœurs.

    Si le couple, le mariage, la fidélité et la famille sont toujours aussi importants, le contenu de ces mots a changé. C’est le sentiment d’amour qui, seul, aujourd’hui, les justifie et leur donne de la valeur.

    C’est ainsi que notre génération assemble de manière inédite des briques issues de la tradition et de nouvelles expressions sociales de l’amour, dans une recherche d’authenticité. Le couple, la famille, sont acceptés et même recherchés à condition d’être suffisamment souples pour s’adapter au temps qui passe, se réinventer, nourrir la vie au lieu de la figer.

    Les relations amoureuses d’aujourd’hui ne sont pas de longs fleuves tranquilles. Elles sont faites d’attachement, de tendresse, de sexualité, de fidélité, d’infidélité, de ruptures temporaires ou définitives, de conflits.

    La révolution des mœurs des années 1970 n’a pas tout bouleversé ; elle n’a pas non plus été un échec. Elle a ajouté une couche de complexité supplémentaire. Elle a libéré l’amour de ces anciennes entraves tout en mettant en lumière de nouveaux problèmes. « La liberté n’allège pas, elle alourdit », écrit Pascal Bruckner.

    Peut-on dire pour autant qu’il n’y a pas eu de progrès en amour ? Accordons-nous pour dire que le progrès est une amélioration, un changement en bien. Dire qu’il n’y a pas eu de progrès n’est vrai que si l’on assimile le bien au bien-être. Il n’est pas sûr que l’amour d’aujourd’hui soit plus heureux que celui de 1960. Mais il a assurément conquis des degrés de liberté, et c’est là un réel progrès.
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