Archives de catégorie : choses vues

L’amour, c’est pas si bête !

L'amour, c'est pas si bête
L’amour, c’est pas si bête

Si vous en doutiez encore, vous devez absolument visiter l’exposition qui se tient au Jardin des Sciences de Dijon jusqu’au 4 janvier 2015. Vous y apprendrez des foules de choses sur la reproduction sexuée et asexuée dans la nature, sur le rôle de la séduction chez de nombreuses espèces, et pourrez vous demander si l’amour est le propre de l’homme. L’exposition est à la fois très riche sur le plan scientifique, remarquablement conçue d’un point de vue graphique et très pédagogique. Les petits et les grands y découvrent mille choses, tout en s’amusant. Qui plus est, l’entrée est gratuite. Alors, pourquoi ne pas laisser à votre tour un petit mot sur l’Arbre à message d’amours qui clôture l’exposition ?

L'arbre à messages d'amour (Dijon)
L’arbre à messages d’amour (Dijon)

Pour en savoir plus : dossier de presse de l’exposition

L’exposition Savignac à Trouville : l’art au service des affiches

Exposition Savignac à Trouville
Expo Savignac (Trouville)

Du 12 avril 2014 au 4 janvier 2015 se tient à la galerie du musée de Trouville – Villa Montebello, à côté de l’office de tourisme de Trouville une remarquable exposition consacrée à Savignac, le dessinateur publiciste dont le nom est associé à la ville.

On y redécouvre les campagnes qui ont fait la renommée de l’artiste : Bic, Citroën, Air France, sans oublier Monsavon. Des affiches de films réalisées par Raymond Savignac y sont aussi visibles, telles que les affiches des films d’Yves Robert La guerre des boutons, Courage fuyons ou encore Les copains.

C’était l’époque où la vidéo ne régnait pas

La vache Monsavon (Savignac)
La vache Monsavon (Savignac)

encore en maître dans l’univers de la pub, que d’ailleurs on n’appelait pas encore comme ça. On parlait plutôt de réclame, quand on n’utilisait pas un terme encore plus étonnant. Savez-vous par exemple pour quelle agence a travaillé Savignac ? L’AFP. Rien à voir avec l’Agence France Presse. Il s’agissait de l’Agence Française de Propagande, rachetée à la fin des années 60 par l’agence américaine Ted Bates.

Chine : des équipements simples pour rester en forme

Il est toujours étonnant pour un Français qui arrive en Chine de voir combien les personnes âgées dans ce pays prennent soin de leur condition physique. L’été, le jour à peine levé, vers 5 ou 6 heures du matin, elles sont déjà nombreuses à s’activer dans les jardins : danse de l’éventail, Qi Gong, Tai Chi ou tout simplement gymnastique, elles regorgent de dynamisme. Cette vitalité, on la retrouve dans les bals ayant lieu chaque soir sur les places. Plus généralement, on trouve partout, dans les squares et dans les jardins, des équipements sportifs très simples, utilisés par tous, toutes classes d’âge confondues.

Barre de traction dans un square à SanYa (Hainan, Chine)

Equipement de gymnastique dans un square à SanYa (Hainan, Chine)

Equipement de gym dans un square à SanYa (Hainan, Chine)

Tout un chacun peut ainsi se livrer à des exercices d’assouplissement, d’étirement, à des tractions, etc. Les mamans qui surveillent leurs enfants bavardent tout en faisant ces exercices.

A quand de tels équipements dans nos squares et nos jardins ?

5 choses que je n’ai pas vues en Chine

Lors de mon séjour en Chine en décembre 2013, je n’ai pas vu :

  • de nuages

Le ciel était soit très bleu (temps froid sec à Pékin et chaud à SanYa), soit couvert. Mais lorsqu’il était couvert, c’était de smog, ce mélange de pollution et de brume. Ainsi, dans le parc naturel de Yanoda, à Hainan, on devrait avoir une splendide vue depuis la montagne. Mais à cause du smog, la vue se résume à ceci :

Smog à Hainan
Smog à Hainan
  • de mendiants

Ni dans la rue, ni dans le métro à Pékin.

  • de foie gras

Dommage, pour les fêtes de fin d’année

  • de seins nus sur les plages de Hainan

Dommage, pour les fêtes de fin d’année.

  • de cigarettes électroniques

En revanche, les hôtels comportent toujours des chambres fumeurs, ce que je n’avais pas vu depuis longtemps, et on peut fumer dans les restaurants.

Comment le sentiment anti-japonais se diffuse chez les Chinois

Caricature française (début XXème) : Chine et Japon tentant de
Caricature française (début XXème) : Chine et Japon tentant de “pêcher” la Corée, avec la Russie en arrière-plan

Ce n’est rien de dire que les exactions perpétrées contre la Chine par le Japon au XXème siècle ont laissé une plaie à vif dans la société chinoise. Le récent regain de tension entre les deux pays n’a fait qu’exacerber un sentiment anti-japonais dans la population chinoise. Cela se ressent dans les conversations que l’on peut avoir avec des Chinois et dans la place accordée à la crise sino-japonaise dans les médias. Mais cela se traduit aussi dans les programmes de divertissement diffusés à la télévision ! Ainsi, les fictions historiques sont un genre développé en Chine, et j’ai pu constater combien l’histoire compliquée et douloureuse avec le Japon était une source d’inspiration sans fin  pour les scénaristes ! Mais ce qui m’a le plus frappé lors de mon séjour récent en Chine, c’est un dessin animé diffusé à la télévision et qui s’intitule “frappez les envahisseurs”. Il raconte l’histoire d’un village chinois occupé par des soldats japonais, largement tournés en ridicule. Il me semble que ce genre de programme ne fait que nourrir l’animosité entre les deux peuples, dès le plus jeune âge, et je dois dire que cela m’a choqué.

Quand l’écologie s’éveillera, la Chine respirera

L’île de Hainan, au Sud de la Chine, connaît actuellement un développement considérable… et accéléré. La Chine est en train d’y bâtir une zone touristique de grande classe, à marche forcée.

Du coup, par endroits, bétonneuses et pelleteuses tournent 24h/24, 7j/7, et toutes les précautions ne sont pas toujours prises pour protéger le littoral. Et dans la ville principale de Hainan, SanYa, comme dans les grandes métropoles chinoises, la pollution est un véritable problème.

Fort heureusement, là où les travaux ont déjà été achevés (c’est-à-dire sur une grande partie de l’île), plages et jardins sont magnifiques :

Vue des jardins du temple de NanShanSi sur l'île de Hainan
Vue des jardins du temple de NanShanSi sur l’île de Hainan
Escaliers dans les jardins du temple de NanShanSi sur l'île de Hainan
Escaliers dans les jardins du temple de NanShanSi sur l’île de Hainan

Si, çà et là, la protection de l’environnement laisse à désirer, d’un autre côté, les autorités font de gros efforts en matière de respect de l’environnement. En témoigne cette route intelligemment éclairée par une combinaison d’énergie solaire et aérienne :

Éclairage d'une route par l'association de l'énergie solaire et de l'éolien (SanYa, Hainan, Chine)
Éclairage d’une route par l’association de l’énergie solaire et de l’éolien (SanYa, Hainan, Chine)

Des tickets de rationnement chinois datés…1985

La capitale chinoise compte bon nombre de restaurants de très bonne qualité. L’abondance et la variété des plats donne le tournis au visiteur occidental (à moins que ce ne soit le vin chinois, 白酒, báijiǔ). Maniant l’art du paradoxe, l’un de ces établissements a choisi d’exposer dans une vitrine, parmi d’autres curiosités, ces anciens tickets de rationnement.

Tickets de rationnement - Chine 1985
Tickets de rationnement – Chine 1985

A partir des années 50, la Chine a mis en place le rationnement de certains biens. Comme l’explique Lin Siren, un retraité chinois qui a accumulé une impressionnante collection de ces tickets :

« Les produits de première nécessité étaient tous fournis en quantités limitées aux habitants, notamment les aliments, comme le glutamate de sodium, les oignons, le gingembre, etc. Même le linge, les parapluies ou le dentifrice étaient fournis selon cette règle. A Shanghai, on a ainsi émis des tickets pour le papier hygiénique ou les mouchoirs. »

Or, les tickets que j’ai pu voir exposés dans un restaurant datent de … 1985 ! Cette date, finalement assez récente, donne une illustration frappante du chemin parcouru par l’économie chinoise en moins d’un demi-siècle.

Voilée et libre

Femme voilée, hijab
Femme voilée. Source : (CC) HENG FU MING

Une jeune femme voilée, portant le hijab, voile couvrant uniquement la tête, est sortie d’une Autolib, à quelques pas de moi. D’un geste, elle a salué légèrement la personne qui la conduisait, avant de s’éloigner. Comme elle partait, j’ai pu lire le slogan d’Autolib, étalé sur les portières : “libre comme l’air”. Cette coïncidence m’a interpelé. En France, on a plutôt coutume de lire ou d’entendre que le voile est une prison pour les femmes. Des personnes bien intentionnées s’insurgent, poussent des cris d’orfraie, et leur indignation retombe aussi vite qu’elle s’est levée. Pour ma part, je considère qu’il faut garder de la mesure. Je n’ai pas de mal à imaginer qu’une femme puisse être libre dans sa tête, tout en étant voilée. Je ne parle pas des voiles intégraux, souvent noirs, qui transforment les femmes en ombres. Mais que le hijab, parfois très joli et féminin au demeurant, puisse être l’expression d’une liberté, je le conçois. Etre libre ne consiste pas à vivre sans foi ni loi : une telle vie est au contraire la certitude d’être aliéné aux circonstances du temps, aux modes, au capitalisme et à la société de consommations dévorants.
En regardant le fin tissu qui couvrait les cheveux de cette jeune femme dynamique et gaie, je me suis dit que oui, elle pouvait être voilée et libre comme l’air.