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Découverte de la musique chinoise traditionnelle

Mardi 17 mai 2022, j’ai eu la chance d’assister à un concert de musique chinoise donné au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rueil-Malmaison.

Les quatre artistes, AN Ran, ZHOU Mi, GAO Jiawei et ZHANG Xiaomo ont interprété avec brio plusieurs morceaux et chants de différentes époques et provinces chinoises.

Dans cette vidéo, je vous propose d’en découvrir quelques extraits :

An Ran, virtuose de guzheng (cythare chinoise)
An Ran, virtuose de guzheng (cythare chinoise)
  • AN Ran, née à Pékin dans une famille de musiciens, est virtuose de guzheng (cithare chinoise) et professeur de musique traditionnelle chinoise.  Au début de sa carrière, son talent est vite reconnu et elle remporte divers prix et distinctions honorifiques. En 2003, elle quitte son pays natal pour venir s’installer en France où elle participera jusqu’aujourd’hui à pas moins de 600 spectacles musicaux. Découvrez son interview en vidéo.
erhu (violon chinois à deux cordes)
erhu (violon chinois à deux cordes)
    • ZHOU Mi commence le erhu et le piano à l’âge de sept ans en Chine. Diplômée de l’Université Normale de Nankin, où elle étudie le erhu auprès du maître YUE Feng, elle a suivi une formation en musicologie et pédagogie musicale et travaillé dans différents établissements scolaires. Elle a approfondi ses études artistiques en France, collaborant et intervenant sur des projets variés : tournages, spectacles musicaux, etc.

 

  • GAO Jiawei est chanteuse et chef de chœur. Elle a obtenu sa Licence de musique en éducation musicale à l’Université de Suzhou en Chine en 2017 et son DEM de formation musicale au CRR de Rueil-Malmaison en 2021. Jiawei est actuellement étudiante en direction de chœur au CRD de Pantin (niveau DEM) et en chant lyrique au CRR de Rueil-Malmaison.
WANG Xiaomo, professeur de piano et de clavecin
WANG Xiaomo, professeur de piano et de clavecin
  • ZHANG Xiaomo est professeur de clavecin et accompagnatrice pianiste du CRR de Rueil-Malmaison. Après avoir obtenu sa Licence de musique au Conservatoire Central de la musique en Chine en 2007, Xiaomo a poursuivi ses études de musique en France auprès de Claude Villard, Eric Arnal, Christophe Roger, Roland Lemêtre, Brice Sailly, Frédéric Michel et Kenneth Weiss en Suisse. Xiaomo est titulaire du Diplôme d’État de professeur de musique en clavecin et en accompagnement musique (au Cefedem de Normandie) ainsi que d’un Master d’interprétation concert en clavecin (à la HEM de Genève) et de plusieurs DEM (formation musicale, direction de chœur, clavecin et basse continue). Elle a dirigé plusieurs projets artistiques et pédagogiques en réalisant notamment des arrangements et poursuit une carrière de musicienne enseignante.

La virtuosité et la gentillesse de ces quatre artistes ont enchanté le public du CRR de Rueil Malmaison.

La politesse à l’heure de la Covid

Jeune fille tenant un loup
Jeune fille tenant un loup. Pastel de Charles-Antoine COYPEL (1745).

Les gestes de politesse ont une histoire. Ainsi l’origine de la poignée de main serait que, dans les temps anciens, il convenait de montrer à son interlocuteur que l’on ne dissimulait pas d’arme dans sa paume.

Combien de temps faut-il pour qu’une pratique s’expliquant à l’origine par la recherche d’une utilité concrète se généralise et se transforme en une marque de politesse, déconnectée de son utilité de départ ? La crise sanitaire actuelle nous permettra peut-être de répondre à cette question, grâce notamment à l’usage des masques.

Des marques de politesse qui apparaissent…

A quelques jours d’intervalle, j’ai ainsi été le témoin d’une pratique qui m’a frappé, à l’occasion des réunions parents – professeurs de la rentrée des classes.  Evidemment, le port du masque était obligatoire. Mais à l’école maternelle de mon cadet, puis, une semaine plus tard, au collège de mon aîné, deux enseignantes, fraîchement arrivées dans leur établissement respectif, ont chacune démarré leur intervention en retirant quelques secondes leur masque, histoire, nous ont-elles toutes deux expliqué, de montrer leur visage aux parents qui les voyaient pour la première fois.

Si le port du masque devait devenir une norme pérenne (à Dieu ne plaise !), peut-être le fait de retirer son masque une poignée de secondes deviendra-t-il une marque de politesse, la première fois que l’on rencontre quelqu’un. Et tant qu’on en est aux conjectures, peut-être notre cerveau s’habituera-t-il à mémoriser en une fraction de secondes les visages, sachant que l’on n’aura plus l’occasion de les voir aussi fréquemment.

… Et des marques de politesse qui disparaissent.

A l’inverse, certaines marques de politesse anciennes sont en train de se transformer en maladresses. Par exemple, l’autre jour, un plombier s’est présenté à mon domicile pour une réparation, et s’est précipité pour me serrer la main, alors qu’il sortait des transports en commun. J’ai décliné la proposition, en me sentant quelque peu mal à l’aise de devoir expliquer que, dans le contexte actuel, la poignée de main n’était plus de mise, et en compensant tant bien que mal ma froideur forcée par un sourire.

Alors, y aura-t-il une politesse post-Covid, différente de ce que nous connaissions jusqu’à présent ? L’avenir le dira, mais ce qui est sûr, c’est que nous aurons toujours besoin de la politesse pour fluidifier et faciliter les rapports sociaux.

Soirée trop arrosée ? Didi se plie en quatre pour vous raccompagner [innovation chinoise]

Si l’innovation chinoise sur Internet reste en retrait du point de vue strictement technique (du moins si l’on en croit Pony Ma, PDG de Tencent), sa créativité en matière de services ne laisse pas d’étonner. Aux côtés de la distribution, le domaine de la mobilité urbaine est l’un des plus novateurs. Ainsi, Didi Chuxing, connue notamment pour son service de VTC ou encore pour sa flotte de vélos en free-floating, propose dans son application mobile un service bien pratique après un repas un peu trop arrosé.

Cette innovation chinoise vous permet de commander un chauffeur qui va vous raccompagner chez vous au volant de votre voiture. Contrairement aux chauffeurs de VTC, ces chauffeurs un peu particuliers utilisent des vélos électriques pliables pour se rendre sur le lieu de rendez-vous.

Le chauffeur Didi pose fièrement à côté de sa monture
Le chauffeur Didi pose fièrement à côté de sa monture

Comme souvent en Chine, le prestataire se montre extrêmement soigneux.  Avant de ranger son vélo dans le coffre de votre véhicule, il commence par déplier à l’intérieur un drap de protection.

Drap de protection posé dans le coffre par le chauffeur Didi avant de ranger son vélo
Drap de protection posé dans le coffre par le chauffeur Didi avant de ranger son vélo

En un tour de main, le chauffeur plie et range le vélo dans le coffre.

Le vélo électrique du chauffeur Didi plié dans le coffre de la voiture
Le vélo électrique du chauffeur Didi plié dans le coffre de la voiture

Avant de s’installer à la place du conducteur, le chauffeur Didi déploie un drap sur le fauteuil pour ne pas salir.

Le chauffeur Didi recouvre le siège conducteur d'un drap avant de s'installer
Le chauffeur Didi recouvre le siège conducteur d’un drap avant de s’installer

La dernière fois que mon épouse et moi avons eu recours à ce service, il nous en a coûté 70 RMB (un peu moins de 10 euros), pour un trajet d’une vingtaine de kilomètres la nuit. Ce tarif modéré est accessible aux classes moyennes chinoises.

Une fois sa mission accomplie, le chauffeur récupère son vélo et va à la rencontre de son prochain client.

Mission accomplie ! Le chauffeur Didi repart sur son vélo électrique
Mission accomplie ! Le chauffeur Didi repart sur son vélo électrique

Un tel service serait-il envisageable en France ? Le coût du travail étant ce qu’il est dans l’Hexagone, rien n’est moins sûr. Il serait en effet bien compliqué, chez nous, de fixer un tarif suffisamment bas pour que le service soit accessible au consommateur et suffisamment haut pour permettre à la fois aux chauffeurs de vivre et à la société éditrice du service de dégager un profit. Et puis je ne suis pas sûr que les candidats prêts à parcourir des dizaines de kilomètres entre deux courses, à vélo – fût-il électrique -, la nuit, pour un salaire modique, se bousculeraient au portillon.

Découvrez une autre innovation chinoise avec mon reportage dans une épicerie 100% automatique.

J’ai fait mes courses dans un magasin automatique chinois

Après avoir révolutionné le commerce électronique en prenant d’emblée le virage du mobile (m-commerce), la Chine est en train de changer le visage du commerce de proximité.

C’est ce que j’ai pu vérifier lors de mon séjour récent à Pékin au travers du test d’un magasin automatique de la chaîne Bingobox.

Dans cette épicerie, vous ne trouverez aucun vendeur. Tout se fait en libre-service, comme vous le constaterez dans la vidéo ci-dessous.

En dessous de la vidéo, découvrez plus d’informations sur chacune des étapes à suivre pour faire ses courses chez BingoBox.

 

>> Première étape : installer l’application Bingobox

Quand la préservation du patrimoine s’invite dans le métro

Effet induit par l’incendie de Notre-Dame ? Le thème de la préservation du patrimoine s’invite jusque dans le métro.

Ce matin, à Trocadéro, de charmantes employées de la RATP arrêtaient les voyageurs s’apprêtant à sortir de la station pour leur proposer un café… assorti d’ un prospectus sur les travaux devant être réalisés sur la ligne 6.

Ces travaux, présentés comme nécessaires pour rénover les viaducs du métro aérien parisien, sont introduits sur le thème de la protection du patrimoine architectural.

L’angle eût-il été le même sans l’incendie de la cathédrale ? Faut-il voir dans la combinaison “café + patrimoine” une simple démarche marketing pour faire passer la pilule des travaux, toujours gênants ? Au contraire, cette approche est-elle le signe d’une prise de conscience salutaire ?

Pour ma part, j’opterai pour cette dernière hypothèse, parce qu’après tout, il n’est pas interdit d’être optimiste.

L’art de boire, en Chine et en France

白酒
白酒

L’alcool est une composante de la vie sociale aussi bien en Chine qu’en France, mais avec de notables différences.

D’abord, on ne boit pas la même chose. Le vin est une valeur sûre en France, riche en vignobles et en tradition viticole. En Chine, les repas sont généralement accompagnés de 白酒 (bai jiu), littéralement “alcool blanc” ou “vin blanc”. Il s’agit d’alcool de sorgho, qui titre entre 35 et 53 degrés, dont les deux marques les plus célèbres (et les plus chères) sont Moutai et Wu liang ye.

On ne boit pas non plus dans les mêmes verres. Alors que la contenance d’un verre à vin est comprise entre 8 et 14 cl, un verre à baijiu est souvent tout petit, ce qui permet de multiplier les toasts.

Ce qui nous amène à la manière de boire en société. Il est de coutume, en France, de trinquer avec les autres convives ou de lever son verre en leur honneur, au début du repas. Ensuite, chacun déguste son verre à son rythme. Cela dénote, me semble-t-il, une dimension individualiste assumée dans le plaisir du vin. En France, on assume de prendre son verre et de le porter à ses lèvres en solo, de boire et d’y prendre du plaisir, au nez et à la barbe, si j’ose dire, de la personne que l’on a en face de soi.

Il en va tout autrement en Chine, où l’on ne boit pas seul. Il convient d’inviter les convives à boire avec soi, à chaque verre, et en respectant des priorités : trinquer d’abord avec celui qui invite, avec le chef, avec l’aîné, etc. En matière d’alcool, on ne prend pas son pied tout seul lorsque l’on est entouré. La manière de trinquer répond aussi à un décorum bien particulier. On se lève pour inviter une personne parfois située de l’autre côté de la table, on échange quelques mots, puis on fait cul-sec (干杯, ganbei, ou “verre propre”) avant de montrer ostensiblement à son interlocuteur que l’on a vidé son verre et de retourner à sa place, ou de poursuivre la tournée des toasts.

Après quelques années de pratique (oui, j’ai donné de ma personne !), j’apprécie cette façon de faire : on ne boit pas pour boire mais avant tout pour créer ou nourrir du lien social. Pour un occidental, toutefois, cette façon de boire peut manquer de spontanéité et ne permet pas de se détendre totalement. Elle conduit aussi, surtout lorsque les convives sont nombreux, à boire beaucoup plus, et à boire même quand on n’en a pas envie : on ne refuse pas un toast quand on y est invité. Mieux vaut ne pas prendre le volant ensuite !

Boire avec modération est bien difficile en Chine…

Exposition Hergé au Grand Palais

Je n’ai jamais été “tintinophile”. Quand j’étais enfant, ce sont plutôt les histoires de Disney qui m’ont fait rêver. Pourtant, j’ai eu beaucoup de plaisir à visiter l’exposition Hergé qui se tient au Grand Palais jusqu’au 15 janvier 2017.

 

Tintin et Milou - Supplément du journal Le Soir 1940On y découvre l’œuvre d’Hergé dans son contexte historique à travers des planches originales, publiées dans des journaux de l’époque. On y comprend aussi comment il travaillait, de la documentation au travail d’équipe à l’atelier Hergé, en passant par la créativité pure de l’artiste. Car c’est là l’autre mérite de l’expo : on y découvre qu’Hergé n’était pas seulement un dessinateur de bande dessinée, mais également un peintre accompli.

L’exposition est vraiment à découvrir : les petits et les grands y trouveront leur compte, notamment grâce à une mise en valeur des œuvres ludique permettant à chacun de prendre la pose de manière amusante.

Couvertures albums Tintin

Visite à l’atelier Aldebaran

Aldebaran Robotics est une pépite d’origine française (rachetée en février 2015 par la banque japonaise Softbank), pionnière de la robotique humanoïde depuis 2005. A Issy-les-Moulineaux, le siège de l’entreprise abrite environ 300 personnes, concevant des robots compagnons tels que Nao et Pepper, ainsi que le “concept-robot” Romeo. Si l’entreprise fondée par Bruno Maisonnier a des bureaux à Boston et à Shanghai, toute la R&D est faire en France. Aldebaran a eu la bonne idée d’ouvrir dans ses locaux isséens un “Atelier”, où le grand public peut venir se familiariser avec les robots.

J’ai eu le plaisir d’y aller avec mon plus grand fils, le 5 août dernier. Nous avons pu interagir avec le petit Nao, qui nous a fait une démonstration de TaiJi et avec qui nous avons joué au pendu. Nous avons également interagi avec Pepper, robot commercialisé au Japon pour de l’accueil client ou de la démonstration produit. Je retiens de cette expérience une impression étonnante : au bout d’une à deux minutes, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir affaire à un interlocuteur, et non à une simple machine.

Je vous recommande de faire le test !

Mise à jour du 3 septembre 2020 :

  • après son rachat par SoftBank, Aldebaran Robotics a changé de nom pour devenir SoftBank Robotics
  • l’atelier Aldebaran n’existe plus.

Rendez-vous avec Napoléon à Rueil Malmaison

Pour la deuxième fois se tient ce week-end le “Jubilé impérial”, ensemble de célébrations autour du thème de l’Empereur Napoléon, à Rueil Malmaison. Au programme : reconstitutions historiques, fanfares, illuminations, inauguration d’une statue à l’effigie de Napoléon, etc.

Un événement organisé de main de maître, à ne pas manquer !

Parade impériale à Rueil Malmaison

Parade impériale à Rueil Malmaison

Les gardes impériaux au garde à vous

Cavaliers lors du 2ème jubilé impérial à Rueil Malmaison

Fanfare impériale à Rueil Malmaison

Parlez-vous Macdo ?

La dernière campagne de publicité de Mac Donald’s peut faire sourire certains. On y voit des Français baragouinant un sabir de français et d’anglais.

Mais on ne peut pas dire que la pub soit à se tordre.  Quels Français auraient envie de ressembler à ces deux beaufs sur la plage ? Peut-on s’enorgueillir d’écorcher à la fois la langue de Molière et celle de Shakespeare, dans un globish de bas étage ?

Pub MacDo
Très imparfait !

On a sûrement mieux à espérer que cette malbouffe et ce jargon.