La dernière campagne de publicité de Mac Donald’s peut faire sourire certains. On y voit des Français baragouinant un sabir de français et d’anglais.
Mais on ne peut pas dire que la pub soit à se tordre. Quels Français auraient envie de ressembler à ces deux beaufs sur la plage ? Peut-on s’enorgueillir d’écorcher à la fois la langue de Molière et celle de Shakespeare, dans un globish de bas étage ?
On a sûrement mieux à espérer que cette malbouffe et ce jargon.
Du 12 avril 2014 au 4 janvier 2015 se tient à la galerie du musée de Trouville – Villa Montebello, à côté de l’office de tourisme de Trouville une remarquable exposition consacrée à Savignac, le dessinateur publiciste dont le nom est associé à la ville.
On y redécouvre les campagnes qui ont fait la renommée de l’artiste : Bic, Citroën, Air France, sans oublier Monsavon. Des affiches de films réalisées par Raymond Savignac y sont aussi visibles, telles que les affiches des films d’Yves Robert La guerre des boutons, Courage fuyons ou encore Les copains.
C’était l’époque où la vidéo ne régnait pas
encore en maître dans l’univers de la pub, que d’ailleurs on n’appelait pas encore comme ça. On parlait plutôt de réclame, quand on n’utilisait pas un terme encore plus étonnant. Savez-vous par exemple pour quelle agence a travaillé Savignac ? L’AFP. Rien à voir avec l’Agence France Presse. Il s’agissait de l’Agence Française de Propagande, rachetée à la fin des années 60 par l’agence américaine Ted Bates.
Deux campagnes publicitaires déclinent actuellement le même thème : celui du retour. C’est le cas tout d’abord de Carrefour, qui a renouvelé son slogan. Les trentenaires et au-delà se souviennent certainement du refrain “avec Carrefour je positive” des années 80. Eh bien 20 ans après, Carrefour nous annonce que “le positif est de retour”.
Mais Carrefour n’est pas le seul à faire son grand retour. Le plaisir revient lui aussi, dixit Suchard :
Quelque chose de bon aurait-il disparu de nos vies pour que les marques surfent sur le besoin de le retrouver ? Doit-on s’attendrir devant la nostalgie sous-jacente à la campagne Carrefour, se réjouir du retour d’un paradis perdu ou se dire que ces campagnes s’adressent à une cible … sur le retour ?