Archives de catégorie : livres

Les paradigmes scientifiques influent sur le management [Note de lecture]

Les découvertes scientifiques changent la vision que nous avons du monde dans tous les domaines : scientifique, bien sûr, mais aussi philosophique, religieux… Elles ont aussi un impact sur la manière dont l’économie et les entreprises sont organisées.

Tel est le préambule de l’ouvrage Zero Distance: Management in the Quantum Age que je suis en train de lire (en téléchargement gratuit chez son éditeur Springer). Dans ce livre, Dana Zohar, titulaire d’un diplôme de troisième cycle en philosophie, religion et psychologie de l’universté de Harvard, explique comment les principes de la physique classique de Newton ont influencé les théories du management au XXᵉ siècle, et en particulier le taylorisme. Elle explique également que ces principes ne permettent plus de répondre aux enjeux de la complexité actuelle, et que ceux de la physique quantique le permettent beaucoup mieux. Elle prend l’exemple  du modèle de management mis en place par la société Haier, en Chine, modèle dit « rendanheyi« , qui est en phase avec ces principes, notamment au travers de l’autonomie laissée aux salariés et à l’établissement d’interconnexions multiples entre des micro-entreprises au sein de la société.

Tout ceci est une formidable source d’inspiration, et j’aurais sûrement l’occasion d’y revenir avec Youssouf Chotia sur notre blog Management made in China et dans un autre projet sur lequel nous travaillons.

À suivre…

Le choix des mots : la première arme politique

Le libéralisme est un oligarchisme
Le libéralisme est un oligarchisme

En politique, le choix des mots n’est jamais innocent. C’est l’un des messages clés qui ressort à la lecture du premier ouvrage de Laurent Herblay, Le néolibéralisme est un oligarchisme et une déconstruction de la démocratie.

Face à la répétition des crises qui frappent le monde depuis 20 ans (éclatement de la bulle Internet, crise des subprimes, crise de la zone euro, révoltes sociales, crise de l’environnement et pandémie), Laurent Herblay constate que ce sont toujours les mêmes réponses qui sont apportées : austérité, développement d’une civilisation du contrôle (que ce soit dans les domaines de la finance, de l’expression publique ou encore des comportements), mesures favorisant les 1% les plus riches au détriment des autres, etc. Or ces réponses non seulement ne résolvent pas les crises, mais elles les aggravent, ou portent en germes les crises suivantes, encore plus dévastatrices. A tel point qu’elles apparaissent bien plus comme l’origine des maux qui frappent l’Occident que comme leur remède.

Le choix des mots, premier levier d’action

Selon Laurent Herblay, pour mettre un terme au cycle des crises, il faut d’abord nommer correctement la source qui les alimente.

C’est pourquoi la critique du néolibéralisme est inappropriée. D’abord parce que les cures d’austérité et les mesures de libéralisation économique n’ont rien de nouveau : les mêmes recettes étaient déjà  appliquées par Margaret Thatcher ou Ronald Reagan. D’autre part parce que le terme de « libéralisme » est porteur de trop d’imaginaire positif, permettant facilement à ses thuriféraires de caricaturer ceux qui critiquent le système actuel en partisans de la fermeture ou de la rigidité.

Pour Laurent Herblay, le cœur du problème est que l’ensemble des politiques publiques occidentales depuis au moins vingt ans n’est pas mis en œuvre au service de l’intérêt général mais au profit d’une infime partie de la population qui détient les leviers financiers, politiques et médiatiques : une oligarchie.

C’est donc ce système oligarchique qu’il convient d’abord de dénoncer, et ensuite de combattre, car il conduit l’Occident dans une régression tous azimuts, réduisant de plus en plus la démocratie à un simulacre :

« La démocratie existe toujours, mais elle semble être devenue surtout formelle, comme si elle avait été en partie vidée de sa substance sur le fond. »
Laurent Herblay

L’ouvrage de Laurent Herblay dresse un constat juste et documenté de la période charnière dans laquelle se trouvent les démocraties occidentales. En brisant les totems linguistiques, en désignant les causes des problèmes par leurs véritables noms, il contribue à un salutaire réveil des consciences politiques. Il nous invite tous, en tant que citoyens et acteurs du débat public, à cesser de nous résigner au modèle qui nous est imposé et à reprendre en main collectivement notre destin.

 

 

La Légende des Quatre, une saga pleine de magie et de mystère

Billet invitéLa Légende des Quatre est un livre fantastique de Cassandra O’Donnell qui raconte l’histoire de quatre clans. Ces clans sont composés d’êtres mi-humains, mi-animaux pouvant « muter », les « Yokais ». 

La Légende des Quatre est une saga en quatre tomes. Chaque tome est centré plus particulièrement sur un clan. Pour l’instant, seuls les trois premiers tomes sont parus :

  • le tome 1, « Le clan des loups »,
  • le tome 2, « le clan des tigres »,
  • le tome 3, « le clan des serpents »

Résumé rapide du « clan des loups »

La Légende des Quatre, tome 1

Ici, je vais vous parler du tome 1 (sans aucun spoil, je vous rassure…).

Nous faisons la connaissance de Bregan et de son petit frère, Mika. Mika est encore jeune, et en chassant, il sort malencontreusement du territoire des tigres. Ce-faisant, il enfreint la loi des quatre clans. Il tombe alors sur une jeune fille nommée Maya qui refuse d’appliquer la loi de son clan et de le tuer. Au contraire, elle décide de prendre soin de lui et de le ramener. Et c’est ainsi que l’histoire de « La légende des Quatre » commence…

Critique

J’ai adoré ce livre. C’est un de mes livres préférés et je le conseille aux enfants entre 10 et 15 ans. Je le déconseille fortement aux moins de 10 ans car il contient des passages qui peuvent choquer les plus jeunes. Malgré tout, ce livre est vraiment super, avec notamment beaucoup de suspense.

Découvrez ma critique d’un autre saga de Cassandra O’Donnell, Malenfer.

Découvrez ma critique de l’Homme invisible, de H.G. Wells

Malenfer, un roman magique et plein d’action

Billet invitéMalenfer est une série de livres de Cassandra O’Donnell.

Cassandra O’Donnell est une réalisatrice française de documentaires ainsi que de reportages. Passionnée de littérature fantastique, elle est notamment connue pour sa série best-seller Rebecca Kean, destinée aux adultes. Elle a obtenu le prix de l’imaginaire des Lecteurs de Plume Libre (en 2013) pour le tome Traquée de Rebecca Kean, ainsi que le prix Merlin, toujours en 2013, pour le troisième volet Potion Macabre.

Malenfer
Malenfer

Dans Malenfer, les héros sont Gabriel, un jeune garçon, et sa sœur nommée Zoé, deux enfants qui tentent de retrouver leurs parents, partis en voyage et jamais revenus. Ils vivent dans une maison non loin d’une forêt. Mais cette forêt est ensorcelée : elle se rapproche de plus en plus de leur maison, avalant tout sur son passage. Il est également impossible d’y pénétrer. Dans le tome 1, Gabriel et Zoé essaient d’élucider ce mystère. Dans les tomes suivants, ils vivront d’autres aventures, entourés de personnages plus étranges les uns que les autres.

J’ai adoré tous les livres de la série ! Il y a beaucoup d’action, et surtout (ce que je préfère) : de la magie ! Les descriptions ne sont pas trop nombreuses et il règne beaucoup de suspense. On comprend facilement ce livre et je le conseille énormément aux enfants de 8 à 11 ans (ou plus).

En conclusion, ce livre m’a fait réfléchir. J’ai appris que, même si l’on vit des moments désastreux, il y a toujours une solution.

Découvrez ma critique d’un autre livre de Cassandra O’Donnell , La Légende des Quatre.

Découvrez ma critique de L’homme invisible, de H.G. Wells.

Mon regard sur… « L’homme invisible »

Billet invitéL’Homme invisible est un roman du grand écrivain anglais Herbert George Wells, alias H.G. Wells.

H.G. Wells est né à Bromley (près de Londres) en 1866, dans une famille pauvre. Suite à de nombreux efforts, il réussit à poursuivre ses études. Il passe brillamment une licence de sciences, donne des leçons et écrit quelques articles. C’est en 1895 qu’il connut le succès  avec son premier roman de science-fiction, La machine à explorer le temps. Plus tard, il écrira plusieurs livres philosophiques et politiques. Wells croit en l’avenir de l’Homme, à la science et au progrès. Son décès a lieu à Londres après la seconde Guerre Mondiale, en 1946.

L'homme invisibleLe héros du roman est un homme, « invisible », sans que le lecteur ne sache pourquoi (il le découvrira vers la fin du livre). Il vit des aventures dans différents villages et commet des actions hors-la-loi en profitant de son avantage. Quand il discute avec des gens, il leur cache son secret en se dissimulant dans une tenue qui le couvre entièrement. Ses interlocuteurs sont étonnés voire particulièrement effrayés.

Dans ce livre, j’ai surtout aimé les moments d’action, que j’ai trouvés captivants. En revanche, j’ai moins aimé les descriptions (même si elles sont essentielles à la compréhension du livre). Je trouve que les descriptions sont légèrement trop longues et je pense que certaines sont … euh… inutiles.

(Mes avis sont personnels, il est donc possible que vous aimiez ou non d’autres passages que les miens)

L’homme invisible est un livre qui m’a fait réfléchir. J’ai appris que, si l’on possède de quelconques avantages, il ne faut pas les utiliser à mauvais escient.

Découvrez aussi mes avis sur deux autre livres fantastiques, de Cassandra O’Donnell :

Malenfer

La Légende des Quatres

Un nouvel auteur sur ce blog !

Un nouvel auteur sur ce blog
CC BY Andrew_Writer

J’ai le plaisir de vous annoncer un nouvel auteur sur ce blog : mon fils, Ivan, 11 ans.

Dès demain, vous découvrirez sa première critique de livre, portant sur l’homme invisible, de H.G. Wells.

De quoi, je l’espère, vous donner des envies de lectures pour les vacances de Pâques… ou tout simplement pour occuper pendant que vous restez à la maison.  Après tout…Le confinement peut avoir du bon !

Mise à jour du 15 octobre 2020

Découvrez également ses deux autres critiques :

Malenfer

La Légende des Quatre

Une découverte : les enfants de la résistance

Les enfants de la résistance
Les enfants de la résistance

Apprendre les leçons d’Histoire peut être fastidieux pour un enfant. En effet, cela passe nécessairement par du « par cœur » pour mémoriser les dates et les événements.

J’ai coutume d’aider mon fils à réviser en lui racontant l’Histoire comme une histoire, avec ses protagonistes et ses rebondissements. Dans le même esprit, la maîtresse de CM2 de mon fils a fait découvrir aux élèves de sa classe le tome 1 d’une bande dessinée intitulée Les enfants de la résistance.

L’histoire se passe dans la France occupée. Dans le secret absolu, un groupe d’enfants d’une dizaine d’années entreprend des actions de résistance, parvient à mobiliser les adultes et à fédérer des réseaux.

Mon fils m’a fait découvrir cette BD… et j’ai dévoré les deux premiers tomes. Comme lui, je suis devenu fan.

L’histoire est palpitante, les personnages touchants et on découvre ou redécouvre l’Histoire sans s’en rendre compte. Action, suspense et identification aux jeunes héros jouent à plein pour aider les enfants à s’approprier ces années décisives pour notre pays. Un dossier documentaire en fin d’album permet d’aller plus loin, en totale cohérence avec les aventures des personnages, qu’il éclaire avec des photos et des archives d’époque.

J’ai hâte que mon fils me prête le tome 3 !

Interview vidéo des deux auteurs, Vincent Dugomier et Benoît Ers :

L’entreprise du bonheur

L'entreprise du bonheur
L’entreprise du bonheur

Je termine la lecture de Delivering Happiness (traduit en français par L’entreprise du bonheur), de Tony Hsieh, fondateur de Zappos, leader mondial de la vente de chaussures sur le Web.

L’auteur y raconte son parcours entrepreneurial à la manière d’une aventure passionnante qui se dévore comme un roman. Il y livre de précieux conseils sur le rôle de la culture d’entreprise et sur la relation client. On peut toutefois émettre quelques réserves sur l’approche englobante de l’entreprise qu’il prône, dans lequel les individus finissent par se définir par les valeurs de leur entreprise. Le processus de recrutement centré sur les valeurs, malgré ses avantages, soulève également des questions. Jusqu’à quel point est-il nécessaire que l’individu rentre dans le moule de l’organisation pour s’y épanouir et pour contribuer au succès de celle-ci ?

Mon interview chez Technicolor sur la datavisualisation

Livre blanc sur la datavisualisation
Livre blanc sur la datavisualisation

Le 26 mars dernier, à l’invitation de la technopole Rennes Atalante, j’ai eu le plaisir de présenter le concept et les usages de la datavisualisation. Cet exposé faisait suite à un ouvrage que j’ai écrit, dans le cadre de Smartwords, en 2013.

A l’issue de la présentation, j’ai pu répondre à 5 questions sur la datavisualisation. Mais de quoi parle t-on ? Découvrez-le ici en 2 minutes 13 !


Interview de Jérôme Delacroix, fondateur de… par Rennes_Atalante

Give and take : donner, pour le meilleur ou pour le pire ?

Give and take
Give and take, d’Adam Grant

Adam M. Grant est un auteur qui sait ménager des surprises à ses lecteurs. Son ouvrage, Give and take, a revolutionary approach to success, salué par la critique et best seller, en témoigne. C’est l’envie d’être surpris qui m’a poussé à télécharger le livre sur Amazon. Et je n’ai pas été déçu ! Le livre fourmille d’études et statistiques, et Adam Grant joue avec nos clichés en nous questionnant au fil des pages.

Parmi ces clichés, le fait qu’il faille être cynique et sans scrupule pour réussir professionnellement. Certes, des expériences ont été réalisées qui tendent à prouver que les méchants réussissent mieux en entreprise. Pourtant, les recherches que j’ai menées, à titre personnel, et mon expérience en tant que consultant en management coopératif, m’ont montré que la coopération (le donnant-donnant) était beaucoup plus efficace sur le long terme.

Les travaux d’Adam Grant vont encore plus loin : il démontre que les moins performants en entreprise sont généralement ceux qui donnent le plus aux autres (les givers)… mais que ceux qui réussissent le mieux sont, eux aussi, des givers !

Autrement dit, la générosité peut être la pire ou la meilleure des choses, dans le monde professionnel et ailleurs. Toutefois, Adam Grant souligne un fait intéressant : « le succès d’un giver a quelque chose de spécial : il se répand et fait boule de neige ».

Alors, si nous ne voulons certainement pas être un giver qui échoue, nous ne voulons pas non plus être un taker (le contraire d’un giver, quelqu’un qui cherche à maximiser son propre intérêt en toutes circonstances, même au détriment des autres) qui réussit.

Tout le mérite de Give and take est d’expliquer comment on peut s’épanouir en donnant, et réussir, en évitant les pièges du don de soi inconsidéré, qui ne conduit qu’à l’échec et au burn out. L’ouvrage étaye son propos sur des études sociologiques, des expériences, et de nombreux cas réels, dans de multiples milieux : enseignement, assurance, divertissement, et même la politique !

Loin d’une incantation stérile, il relève les difficultés que l’on rencontre lorsque l’on veut donner, et se termine par une boîte à outil fort bien fournie, permettant de pratiquer, en ligne et dans le monde physique.

Vous l’avez compris, comme des centaines de milliers de lecteurs, j’ai été emballé par Give and take.

Mise à jour du 5 octobre 2021 :

Un résumé détaillé de la traduction française du livre, Donnant-donnant, (ouvrage malheureusement épuisé) est disponible ici.

Pour d’autres critiques et résumés, n’hésitez pas à consulter la catégorie « Livres » sur ce blog !