Archives de catégorie : enseignement

Comment se souvenir facilement et durablement de ce qu’on apprend ?

Comment se souvenir facilement
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Dans la vie, il y a de nombreuses occasions où l’on doit apprendre quelque chose et surtout se souvenir facilement et durablement de ce que l’on a appris : révisions pour un examen, préparation d’un concours, prise de poste pour un nouveau job, etc.

Plusieurs méthodes et outils s’avèrent très utiles pour y parvenir. Si vous êtes un lecteur habitué de mon blog, vous savez par exemple que j’affectionne particulièrement les cartes mentales ou mindmaps. Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une autre technique appelée la répétition espacée.

Qu’est-ce que la répétition espacée ?

Le principe est de réviser les nouvelles notions apprises à différents intervalles, d’abord rapprochés puis de plus en plus espacés, au fur et à mesure que ces notions s’inscrivent dans votre esprit. Continuer la lecture de Comment se souvenir facilement et durablement de ce qu’on apprend ?

Une découverte : les enfants de la résistance

Les enfants de la résistance
Les enfants de la résistance

Apprendre les leçons d’Histoire peut être fastidieux pour un enfant. En effet, cela passe nécessairement par du “par cœur” pour mémoriser les dates et les événements.

J’ai coutume d’aider mon fils à réviser en lui racontant l’Histoire comme une histoire, avec ses protagonistes et ses rebondissements. Dans le même esprit, la maîtresse de CM2 de mon fils a fait découvrir aux élèves de sa classe le tome 1 d’une bande dessinée intitulée Les enfants de la résistance.

L’histoire se passe dans la France occupée. Dans le secret absolu, un groupe d’enfants d’une dizaine d’années entreprend des actions de résistance, parvient à mobiliser les adultes et à fédérer des réseaux.

Mon fils m’a fait découvrir cette BD… et j’ai dévoré les deux premiers tomes. Comme lui, je suis devenu fan.

L’histoire est palpitante, les personnages touchants et on découvre ou redécouvre l’Histoire sans s’en rendre compte. Action, suspense et identification aux jeunes héros jouent à plein pour aider les enfants à s’approprier ces années décisives pour notre pays. Un dossier documentaire en fin d’album permet d’aller plus loin, en totale cohérence avec les aventures des personnages, qu’il éclaire avec des photos et des archives d’époque.

J’ai hâte que mon fils me prête le tome 3 !

Interview vidéo des deux auteurs, Vincent Dugomier et Benoît Ers :

Les bons principes du socle commun de connaissances, de compétences et de culture

Le Ministère de l’Education Nationale fait un gros effort de communication et d’explication sur la réforme du collège et des programmes. Cela est fort utile et louable, dans un contexte où l’école est bien souvent instrumentalisée à des fins politiques. Diversions, contre-vérités et polémiques stériles obscurcissent trop fréquemment le débat.

A ce titre, l’infographie présentant le “socle commun de connaissances, de compétences et de culture” et les vidéos associées sont très bien faites.

Le socle commun de connaissances, de compétences et de cultures

La structuration des domaines et leur contenu sont bien pensés :

  • les langages pour penser et communiquer
  • les méthodes et outils pour apprendre
  • la formation de la personne et du citoyen
  • les systèmes naturels et les systèmes techniques
  • les représentations du monde et l’activité humaine

Concernant les langages, on se réjouira de l’introduction des langages informatiques. Dans les années qui viennent, la frontière entre l’homme et la machine va devenir de plus en plus floue, et il est bon de comprendre comment une machine fonctionne pour ne pas les confondre. Un homme et une machine sont différents. Cela paraît évident aujourd’hui. Mais cela le sera peut-être moins demain. Réjouissons-nous que le gouvernement actuel pose pour une fois les bases d’une bonne compréhension de l’altérité.

Juste une interrogation sur la place de l’apprentissage des langues régionales. Pour ma part, je pense que l’on ne saurait pas mettre sur le même plan la langue française, les langues des autres nations, et les langues régionales. Celles-ci font partie du patrimoine culturel de la France et devraient être, à mon sens, abordées en tant que telles, et non comme véhicules de communication ayant la même force que le français.

Une autre remarque sur “les représentations du monde et l’activité humaine”. Dans la vidéo de présentation, Michel Lussault met l’accent sur l’aspect culturel et artistique. C’est important, mais je m’interroge sur la conception sous-jacente de l’enseignement de l’Histoire. Celle-ci a une dimension politique éminente. Elle est agie par des rapports de force, des rivalités, des coopérations aussi. Il me paraît essentiel que cette dimension soit bien mise en évidence.

Enfin, le bloc qui me paraît le plus ardu à l’heure actuelle est celui sur “la formation de la personne et du citoyen”. Gare à l’angélisme en la matière ! Je doute que les valeurs de la République soient universellement acceptée dans toutes les familles. Dans mon entourage proche, des Français mettent leur appartenance à la France au second plan par rapport à leurs convictions religieuses, ne croient pas en la démocratie comme un mode d’organisation réellement efficace, et affichent ces convictions. Ne partons donc surtout pas du principe que les conceptions républicaines classiques sont des acquis pour tous.

 

L’amour, c’est pas si bête !

L'amour, c'est pas si bête
L’amour, c’est pas si bête

Si vous en doutiez encore, vous devez absolument visiter l’exposition qui se tient au Jardin des Sciences de Dijon jusqu’au 4 janvier 2015. Vous y apprendrez des foules de choses sur la reproduction sexuée et asexuée dans la nature, sur le rôle de la séduction chez de nombreuses espèces, et pourrez vous demander si l’amour est le propre de l’homme. L’exposition est à la fois très riche sur le plan scientifique, remarquablement conçue d’un point de vue graphique et très pédagogique. Les petits et les grands y découvrent mille choses, tout en s’amusant. Qui plus est, l’entrée est gratuite. Alors, pourquoi ne pas laisser à votre tour un petit mot sur l’Arbre à message d’amours qui clôture l’exposition ?

L'arbre à messages d'amour (Dijon)
L’arbre à messages d’amour (Dijon)

Pour en savoir plus : dossier de presse de l’exposition

Florilège d’outils linguistiques

journée internationale de la langue maternelle
Journée internationale de la langue maternelle

Profitons de cette journée internationale de la langue maternelle pour proposer un florilège récapitulatif des outils linguistiques que nous avons déjà évoqués sur ce blog :

  • Pleco, application mobile pour apprendre le chinois
  • Toute une série de dictionnaires, à retrouver sur la page Outils favoris

Puissent ces outils vous donner envie de vous plonger dans les délices et les merveilles des langues vivantes !

(Mise à jour le 31 mars 2021)

Pleco, une application pour apprendre le chinois vraiment géniale !

Pleco Chinese English dictionary mobile applicationDepuis que je me suis remis sérieusement à l’apprentissage du mandarin, j’ai découvert de nombreux outils très utiles. Et il y a une application pour apprendre le chinois dont je suis résolument fan : Pleco, disponible gratuitement aussi bien sur Android que sur iOS. Elle est très complète. Les fonctions que j’utilise sont :

  • le dictionnaire chinois-anglais

Il permet notamment de dessiner les caractères avec le doigt ou de saisir le pinyin : très pratique !

Il est également possible d’installer des dictionnaires, supplémentaires, gratuits ou payants, pour travailler directement depuis le français.

  • la fonction OCR

Prenez en photo un caractère et Pleco vous propose la définition !

  • la fonction flashcards (ma préférée)

Cette fonction permet de s’entraîner à la mémorisation des caractères. On peut paramétrer des sessions de test (par exemple sur 100 caractères). Les caractères défilent les uns après les autres. On peut alors indiquer si l’on a reconnu le caractère ou pas. A la fin, le logiciel calcule un score de réussite. Sur option (payante), il est possible d’optimiser son processus d’apprentissage grâce à un module de répétition espacée.

La bonne idée de Pleco, c’est de proposer au téléchargement gratuit les caractères des différents niveaux du HSK, l’examen officiel permettant de mesurer ses compétences en chinois (un peu l’équivalent du TOEIC).

J’utilise les flashcards le matin dans le RER, et je peux vous dire que je perçois une nette amélioration dans ma mémorisation des caractères. Cerise sur le gâteau, l’utilisation des flashcards est ludique, et le temps de trajet passe comme une flèche !

Bref, Pleco est une application couteau-suisse pour apprendre le chinois, incontournable aussi bien pour les étudiants, pour les professionnels que pour les amoureux du chinois !

Mise à jour le 8 juin 2021 : application gratuite,  modules d’extension (dictionnaire français, répétition espacée)

Modèle théorique d’évaluation d’une formation : Donald Kirkpatrick

Les directions des ressources humaines des entreprises, les instituts de formation et les formateurs eux-mêmes ont besoin d’évaluer l’efficacité des formations.

Pour ce faire, un modèle d’évaluation de la formation est souvent utilisé : le modèle à quatre niveaux de feu Donald Kirkpatrick, professeur émérite de l’Université du Wisconsin.

Évaluation d'une formation : modèle de Kirkpatrick
Évaluation d’une formation : modèle de Kirkpatrick

Niveau 1 : réaction

Il s’agit de l’évaluation de la satisfaction des participants : ont-ils trouvé la formation utile, intéressante et pertinente pour leur travail ?

Niveau 2 : apprentissage

Il s’agit de mesurer dans quelle mesure les participants ont acquis de nouvelles connaissances ou compétences.

Niveau 3 : comportement

Il s’agit de déterminer dans quelle mesure les participants parviennent à appliquer dans leur travail ce qu’ils ont appris pendant la formation.

Niveau 4 : résultats

Ce niveau évalue  après coup l’impact concret de la formation sur l’efficacité du travail des participants.

Technologies intellectuelles

En faisant des recherches sur l’intelligence artificielle, je suis tombé, par sérendipité, sur l’expression “technologies intellectuelles”, reprise par Nicholas Carr dans un récent article. Nicholas Carr indique que l’expression a été utilisée par le sociologue Daniel Bell pour désigner les outils que nous avons inventés pour augmenter nos capacités mentales. Parmi ces technologies viennent à l’esprit la lecture et son corollaire l’écriture, mais aussi le calcul. Des démarches comportementales visant à augmenter l’efficacité personnelle comme les techniques d’organisation, de communication  ou d’interaction dans des groupes en sont, à mon avis, d’autres exemples.

Sans entrer dans la distinction entre technologie et technique, on conçoit que ces pratiques doivent être apprises, peuvent devenir comme une “seconde nature”, mais ne sont pas instinctives. Elles ne sont pas inscrites naturellement dans notre développement cognitif, comme le langage. Nous ne sommes pas conçus génétiquement pour lire, compter, gérer le temps ou interagir de manière optimale dans des groupes.

Pourtant, si l’on prend l’exemple de l’écriture et de la lecture, on est fasciné par le fait que ces apprentissages deviennent si intimement liés à nous que nous les pratiquons comme naturellement.

Des technologies visant à augmenter l’efficacité comportementale, et pas seulement intellectuelle, ne pourraient-elles pas être aussi utilement enseignées, comme faisant partie de l’ABC de l’être humain en devenir, au même titre que la lecture et le calcul ?

Je pense qu’elles devraient faire partie de l’enseignement de base proposé à tous. L’étude d’ouvrages comme “Getting things done” (David Allen), The Evolution of cooperation (Robert Axelrod) ou How to win friends and influence people (Dale Carnegie) , seraient à mon avis au moins aussi profitable aux jeunes en formation que l’étude des racines carrées ou de la triangularisation des matrices…

Le renouveau de l’enseignement des affaires à HEC

Deux informations concordent ce matin et font écho à mon billet d’hier. La première, c’est l’annonce par HEC de la création d’une Chaire “Entreprise et pauvreté” ou “Social business” en anglais. Ci-dessous un extrait du communiqué de presse :

“A l’issue d’un entretien entre le Président de la République Nicolas Sarkozy et le Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, ce lundi, en présence de Bernard Ramanantsoa, Directeur Général d’HEC Paris, l’école annonce la création d’une Chaire « Entreprise et pauvreté » . Cette chaire d’enseignement consistera en un programme de formation complémentaire de 2 mois, proposé en fin de parcours à tout étudiant d’HEC, ainsi qu’à des étudiants d’autres écoles de commerce, étudiants ingénieurs ou d’universités.
L’objectif est de former ces étudiants à des approches innovantes d’entreprises, petites et grandes, qui contribuent à réduire la pauvreté dans les pays pauvres et émergents d’une part ; dans les pays développés et en particulier en France d’autre part. (…)
Dans le cadre de la chaire, il est prévu un ‘séminaire de concertation’ qui sera organisé conjointement par le Haut Commissaire aux Solidarités Actives contre la pauvreté et HEC, sur le campus d’HEC, à l’automne 2008. Cette conférence aura pour objectif de réunir des dirigeants d’entreprises françaises, pour les aider à réfléchir à leur contribution possible en matière de lutte contre la pauvreté.”

L’autre information concerne l’Observatoire du Management Alternatif lancé par HEC pour explorer les apports d’autres manières de faire du management, notamment le développement durable.

Ces deux initiatives sont encourageantes. Elles illustrent le renouveau de l’enseignement de la gestion dans les Grandes Ecoles.