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Une découverte : les enfants de la résistance

Les enfants de la résistance
Les enfants de la résistance

Apprendre les leçons d’Histoire peut être fastidieux pour un enfant. En effet, cela passe nécessairement par du “par cœur” pour mémoriser les dates et les événements.

J’ai coutume d’aider mon fils à réviser en lui racontant l’Histoire comme une histoire, avec ses protagonistes et ses rebondissements. Dans le même esprit, la maîtresse de CM2 de mon fils a fait découvrir aux élèves de sa classe le tome 1 d’une bande dessinée intitulée Les enfants de la résistance.

L’histoire se passe dans la France occupée. Dans le secret absolu, un groupe d’enfants d’une dizaine d’années entreprend des actions de résistance, parvient à mobiliser les adultes et à fédérer des réseaux.

Mon fils m’a fait découvrir cette BD… et j’ai dévoré les deux premiers tomes. Comme lui, je suis devenu fan.

L’histoire est palpitante, les personnages touchants et on découvre ou redécouvre l’Histoire sans s’en rendre compte. Action, suspense et identification aux jeunes héros jouent à plein pour aider les enfants à s’approprier ces années décisives pour notre pays. Un dossier documentaire en fin d’album permet d’aller plus loin, en totale cohérence avec les aventures des personnages, qu’il éclaire avec des photos et des archives d’époque.

J’ai hâte que mon fils me prête le tome 3 !

Interview vidéo des deux auteurs, Vincent Dugomier et Benoît Ers :

Les bons principes du socle commun de connaissances, de compétences et de culture

Le Ministère de l’Education Nationale fait un gros effort de communication et d’explication sur la réforme du collège et des programmes. Cela est fort utile et louable, dans un contexte où l’école est bien souvent instrumentalisée à des fins politiques. Diversions, contre-vérités et polémiques stériles obscurcissent trop fréquemment le débat.

A ce titre, l’infographie présentant le “socle commun de connaissances, de compétences et de culture” et les vidéos associées sont très bien faites.

Le socle commun de connaissances, de compétences et de cultures

La structuration des domaines et leur contenu sont bien pensés :

  • les langages pour penser et communiquer
  • les méthodes et outils pour apprendre
  • la formation de la personne et du citoyen
  • les systèmes naturels et les systèmes techniques
  • les représentations du monde et l’activité humaine

Concernant les langages, on se réjouira de l’introduction des langages informatiques. Dans les années qui viennent, la frontière entre l’homme et la machine va devenir de plus en plus floue, et il est bon de comprendre comment une machine fonctionne pour ne pas les confondre. Un homme et une machine sont différents. Cela paraît évident aujourd’hui. Mais cela le sera peut-être moins demain. Réjouissons-nous que le gouvernement actuel pose pour une fois les bases d’une bonne compréhension de l’altérité.

Juste une interrogation sur la place de l’apprentissage des langues régionales. Pour ma part, je pense que l’on ne saurait pas mettre sur le même plan la langue française, les langues des autres nations, et les langues régionales. Celles-ci font partie du patrimoine culturel de la France et devraient être, à mon sens, abordées en tant que telles, et non comme véhicules de communication ayant la même force que le français.

Une autre remarque sur “les représentations du monde et l’activité humaine”. Dans la vidéo de présentation, Michel Lussault met l’accent sur l’aspect culturel et artistique. C’est important, mais je m’interroge sur la conception sous-jacente de l’enseignement de l’Histoire. Celle-ci a une dimension politique éminente. Elle est agie par des rapports de force, des rivalités, des coopérations aussi. Il me paraît essentiel que cette dimension soit bien mise en évidence.

Enfin, le bloc qui me paraît le plus ardu à l’heure actuelle est celui sur “la formation de la personne et du citoyen”. Gare à l’angélisme en la matière ! Je doute que les valeurs de la République soient universellement acceptée dans toutes les familles. Dans mon entourage proche, des Français mettent leur appartenance à la France au second plan par rapport à leurs convictions religieuses, ne croient pas en la démocratie comme un mode d’organisation réellement efficace, et affichent ces convictions. Ne partons donc surtout pas du principe que les conceptions républicaines classiques sont des acquis pour tous.

 

L’amour, c’est pas si bête !

L'amour, c'est pas si bête
L’amour, c’est pas si bête

Si vous en doutiez encore, vous devez absolument visiter l’exposition qui se tient au Jardin des Sciences de Dijon jusqu’au 4 janvier 2015. Vous y apprendrez des foules de choses sur la reproduction sexuée et asexuée dans la nature, sur le rôle de la séduction chez de nombreuses espèces, et pourrez vous demander si l’amour est le propre de l’homme. L’exposition est à la fois très riche sur le plan scientifique, remarquablement conçue d’un point de vue graphique et très pédagogique. Les petits et les grands y découvrent mille choses, tout en s’amusant. Qui plus est, l’entrée est gratuite. Alors, pourquoi ne pas laisser à votre tour un petit mot sur l’Arbre à message d’amours qui clôture l’exposition ?

L'arbre à messages d'amour (Dijon)
L’arbre à messages d’amour (Dijon)

Pour en savoir plus : dossier de presse de l’exposition

Un enfant de 10 ans n’est pas un véhicule de mémoire

Le 13 février, Nicolas Sarkozy est intervenu au dîner annuel du Crif. Il a proposé que chaque élève de CM2 se voit confier, à partir de la rentrée scolaire 2008, la mémoire de l’un des 11.000 enfants juifs français victimes des camps nazis. Les élèves de CM2 feront “une petite enquête sur la famille, le milieu, les circonstances dans lesquelles l’enfant a disparu”, a précisé, le lendemain, le ministre de l’Education, Xavier Darcos.

Le vendredi, Simone Veil a qualifié cette proposition d’ “inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste” et je souscris complètement à son analyse. Dans l’Express, elle explique : “On ne peut pas infliger ça à des petits de 10 ans, on ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort, cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter.” Continuer la lecture de Un enfant de 10 ans n’est pas un véhicule de mémoire