Tous les articles par Jérôme Delacroix

Dream Factor

Imaginez… Vous êtes psychiatre, spécialiste international, incontesté, de l’interprétation des rêves. Votre carrière fait des envieux. Votre cabinet ne désemplit pas et vous êtes invité(e) sur les plateaux de télévision chaque semaine.  Les patients et les médias s’arrachent votre expérience. Et puis, soudain, un lourd secret risque d’être révélé. Car vous, de quoi rêvez-vous ? C’est la terrible et drolatique histoire du docteur Fabrice Zimmer.

Pour connaître la suite, je vous invite à découvrir ma nouvelle “Dream Factor” dans le recueil Histoires à lire dans une salle d’embarquement – 10 nouvelles, 10 auteurs – Pause-nouvelle t7 Faites de beaux rêves…

Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy rejetés

Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy

La commission des comptes de campagne vient de rejeter les comptes de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. Motif : la campagne de NS aurait démarré bien avant sa date officielle (février 2012), une partie des déplacements de NS en tant que président aurait servi à sa campagne.

Conséquence : l’UMP pourrait être privée de 11 millions d’euros d’aide publique. Sachant que la situation financière de l’UMP est déjà très tendu, c’est une véritable catastrophe pour le parti.

Nicolas Sarkozy a un mois pour faire appel de la décision devant le Conseil Constitutionnel.

Problème : NS est membre du Conseil Constitutionnel…

L’enfant et la rivière

L'enfant et la rivière d'Henri Bosco
L’enfant et la rivière

Un déménagement est l’occasion de retrouver des trésors oubliés. C’est ce qui vient de m’arriver à l’occasion de mon emménagement à Rueil. J’ai redécouvert un livre lu il y a plus de 25 ans, quand j’étais en 6ème : l’enfant et la rivière, d’Henri Bosco.

J’en avais gardé un souvenir mitigé : un vocabulaire des bêtes et des plantes de la campagne difficile à comprendre pour le petit urbain que j’étais, une certaine lenteur, des descriptions…Toutes choses en rendant l’appréhension difficile. D’une certaine façon, le livre me paraissait ennuyeux. Et pourtant… J’avais gardé aussi l’impression diffuse d’une poésie, d’une chaleur, qui fait que dans cet ennui j’avais rencontré du plaisir.

Vingt-cinq ans après, à la relecture, l’ennui a disparu. Je suis sans doute plus patient. Je redécouvre la poésie et la candeur, avec d’autant plus de plaisir que de l’eau a passé sous les ponts, c’est le cas de le dire. J’ai vu, j’ai senti, j’ai pensé, des choses bien moins candides en l’espace d’un quart de siècle. Et maintenant, en ce 21ème siècle hyper technologique, ultra citadin, cela fait du bien de retrouver une écriture qui prend son temps, qui donne toute sa place à la nature, aux relations humaines simples.

Je n’ai pas relu l’enfant et la rivière, j’ai redécouvert une réalité de moi-même que j’avais oubliée. Et cela fait du bien.

Bien nourrir les maîtres

Robot majordomeHier soir, j’ai téléchargé un film sur une plate-forme légale : 5 euros la location d’un long métrage de 90 minutes. Tout s’est fait automatiquement : la navigation dans le catalogue de films, l’achat (la plate-forme a stocké mon numéro de CB dans sa base), le téléchargement sur la tablette…

Sur ces 5 euros, je sais que la plate-forme va encaisser 30%. 1 euro 67 pour un processus sans la moindre intervention humaine.

Pas étonnant qu’Apple (puisque c’est de cette plate-forme qu’il s’agit) soit aujourd’hui la première capitalisation boursière au monde. Ils ont su exploiter un modèle économique hors pair.

Quant à moi, je vais pouvoir consommer mon divertissement en conserve (qu’est-ce d’autre qu’un film ?) et m’endormir repus de cette alimentation culturelle consommée par des millions d’autres que moi. Nous ne mangeons pas encore tous du même bœuf cloné à l’infini mais les biens culturels numériques, eux, permettent ce miracle. Continuer la lecture de Bien nourrir les maîtres

La technologie ou les hommes ?

"This was not called retirement..." (Blade Runner)
“This was not called retirement…” (Blade Runner)

La lecture du billet “Faut-il interdire les caisses automatiques des supermarchés ?” sur le blog de mon ami Laurent Pinsolle me donne l’occasion d’exposer sur ce blog des réflexions que j’avais en tête depuis un moment.

Laurent explique que le remplacement des caissières par des caisses automatiques détruit des emplois et que l’État devrait intervenir pour l’interdire ou le limiter.  Je ne développerai pas dans ce billet l’aspect politique du sujet mais m’intéresserai plutôt à la manière dont nous nous servons de la technologie.

Pour commencer, remarquons que si le progrès technique fait rêver et avancer l’humanité, son interdiction est aussi un fantasme récurrent, s’illustrant dans de multiples réalisations artistiques. Elle est le thème, par exemple, du roman de Barjavel Ravage. Dans ce roman, nous rappelle G.M. Loup sur Barjaweb, “l’innovation est interdite, et lorsqu’il viendra à l’un des habitants observant l’effet de la vapeur sur une marmite l’idée de se servir de la force de la vapeur, celui-ci poussé par la seule curiosité et l’innocente et même généreuse intention de soulager la peine de ses frères deviendra un criminel, qu’il faudra exécuter.” Pour prendre un deuxième exemple, dans Blade Runner, les “répliquants”, êtres manufacturés à l’apparence humaine, sont interdits de séjour sur Terre.

Ce rapport d’attraction-répulsion à l’égard de la technologie est toujours à l’œuvre aujourd’hui. Côté attraction, les hommes sont fascinés par les possibilités que la technologie offre de réaliser le projet cartésien de “nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature”. Côté répulsion, on peut se demander si nous ne sommes pas possédés nous-mêmes par la technologie.

La question de la possession est bien au cœur du sujet. Qui décide des grands chantiers technologiques ? Ce sont les plus puissants, et la puissance que l’on a sur les autres est largement liée, dans ce monde, à ce que l’on possède, que l’on soit un Etat ou un industriel. C’est donc sur les usages que font les puissants de la technologie qu’il faut s’arrêter.

Plusieurs options s’offrent à eux : utiliser la technologie pour permettre des choses qui étaient auparavant impossibles, et donc élargir l’horizon de l’humanité. C’est la technologie qui permet l’exploration de Mars, le traitement de maladies graves, l’exploration de torrents de données en une fraction de seconde, etc. Mais ils peuvent aussi utiliser la technologie pour augmenter leur richesse ou leur pouvoir, quitte à le faire au détriment du reste de la population. C’est ce qui se passe lorsque l’on remplace des caissières par des machines automatiques ; c’est aussi ce qui arrive lorsque l’on automatise une ligne de métro pour régler le problème des grèves en supprimant les grévistes potentiels. Paradoxalement, cette expression du pouvoir (technologique, financier) est aussi un aveu d’échec : faute de pouvoir régler un problème social récurrent, on cherche à apporter une réponse technique à un problème humain.

L’omniprésence de la technologie, qui peut prendre la forme du remplacement de la main d’oeuvre salariée par des machines, n’est donc que le reflet des aspirations de certains acteurs dominants de notre société. La solution de fond ne me semble donc pas de bannir telle ou telle technologie mais plutôt de travailler sur les cœurs, les motivations, la vision de la vie de nos contemporains. Cela passe par un rétablissement du dialogue entre les gens, par la remise au premier plan des valeurs humaines, par de l’organisation, du management… Toutes choses qui ne sont pas parfaitement maîtrisables, contrairement à des schémas techniques.