Dans toute situation, il est bon de rechercher les aspects positifs : « à quelque chose, malheur est bon », ou sai weng shi ma, comme disent les Chinois. Le confinement n’échappe pas à la règle.
Voici donc quelques avantages du confinement qui me sont venus spontanément à l’esprit, ces dernières trente-six heures :
ajout du 30/03/2020 : nous devons déployer des trésors de créativité pour occuper les enfants, notamment le week-end, quand ils n’ont pas classe virtuelle. Nous imaginons ainsi des activités très sympas, que nous pourrons refaire après le confinement, telles que ce tournoi de puzzles et de Puissance 4 que nous avons organisé hier soir !
Je mettrai cette liste à jour au fil du temps.
Et vous, quels aspects positifs voyez-vous au confinement ? N’hésitez pas à les indiquer en commentaires !
Entendu ce soir dans la bouche du Ministre français de la Santé cet argument rabâché inlassablement comme un élément de langage : face à une épidémie, « fermer les frontières ne sert à rien ; les hommes s’arrêtent aux frontières, pas les virus ».
Ce sophisme est révélateur d’une posture purement idéologique : la libre circulation des personnes en Europe, c’est bien, en toutes circonstances, on n’a pas le droit d’y toucher. La fermeture des frontières, c’est l’Impensable, l’Innommable.
Pourtant, si le coronavirus n’est pas présent dans l’air, comme les responsables de la Santé en France nous l’ont expliqué, on se demande bien comment un virus pourrait passer les frontières sans un véhicule, un hôte qui l’héberge, un corps humain.
Si on avait fermé les frontières, moins de porteurs de virus auraient pénétré sur le territoire français, donc moins de virus.
Ou alors je veux que l’on me montre une photo sans trucage d’un virus traversant les frontières seuls sur ses petites jambes.
Virus traversant tout seul les frontières
Le sophisme de « la fermeture des frontières » s’appuie par ailleurs sur un autre outil classique de la manipulation : l’exagération. En effet, on n’est pas obligé de fermer complètement les frontières, on peut renforcer le contrôle aux frontières.
Autrement dit, il s’agit, pour les tenants du dogme de la libre-circulation, premièrement de justifier l’inaction en exagérant un argument de bon sens, le renforcement des contrôles aux frontières (en lui substituant la notion de « fermeture »), puis de ridiculiser l’exagération par un sophisme.
Mais le comble du cynisme est de consolider ce qui s’apparente ni plus ni moins à un mensonge par la dénonciation d’un autre mensonge du passé : c’est le rappel du fameux nuage de Tchernobyl, dont le gouvernement français avait d’abord prétendu qu’il n’avait pas pénétré dans l’Hexagone.
Là encore, c’est une grossière manipulation : le nuage, poussé par le vent, était « automobile » alors que le virus a, lui, besoin d’un porteur pour se déplacer. Limiter les déplacements des porteurs potentiels, c’est nécessairement contribuer à restreindre la circulation du virus.
L’emploi de tels artifices ne donne pas envie de prêter crédit aux dirigeants.
D’où la defiance et le doute qui se sont immiscés dans une partie de la population.
Comme dit l’adage : fool me once, shame on you, fool me twice, shame on me. (Honte à toi si tu m’arnaques une fois, honte à moi si tu m’arnaques deux fois.)
Si la Chine reste en retrait sur les innovations purement techniques sur l’Internet (du moins si l’on en croit Pony Ma, PDG de Tencent), sa créativité en matière de services ne laisse pas d’étonner. Aux côtés de la distribution, le domaine de la mobilité urbaine est l’un des plus novateurs. Ainsi, Didi Chuxing, connue notamment pour son service de VTC ou encore pour sa flotte de vélos en free-floating, propose dans son application mobile un service bien pratique après un repas un peu trop arrosé.
Cette innovation chinoise vous permet de commander un chauffeur qui va vous raccompagner chez vous au volant de votre voiture. Contrairement aux chauffeurs de VTC, ces chauffeurs un peu particuliers utilisent des vélos électriques pliables pour se rendre sur le lieu de rendez-vous.
Le chauffeur Didi pose fièrement à côté de sa monture
Comme souvent en Chine, le prestataire se montre extrêmement soigneux. Avant de ranger son vélo dans le coffre de votre véhicule, il commence par déplier à l’intérieur un drap de protection.
Drap de protection posé dans le coffre par le chauffeur Didi avant de ranger son vélo
En un tour de main, le chauffeur plie et range le vélo dans le coffre.
Le vélo électrique du chauffeur Didi plié dans le coffre de la voiture
Avant de s’installer à la place du conducteur, le chauffeur Didi déploie un drap sur le fauteuil pour ne pas salir.
Le chauffeur Didi recouvre le siège conducteur d’un drap avant de s’installer
La dernière fois que mon épouse et moi avons eu recours à ce service, il nous en a coûté 70 RMB (un peu moins de 10 euros), pour un trajet d’une vingtaine de kilomètres la nuit. Ce tarif modéré est accessible aux classes moyennes chinoises.
Une fois sa mission accomplie, le chauffeur récupère son vélo et va à la rencontre de son prochain client.
Mission accomplie ! Le chauffeur Didi repart sur son vélo électrique
Un tel service serait-il envisageable en France ? Le coût du travail étant ce qu’il est dans l’Hexagone, rien n’est moins sûr. Il serait en effet bien compliqué, chez nous, de fixer un tarif suffisamment bas pour que le service soit accessible au consommateur et suffisamment haut pour permettre à la fois aux chauffeurs de vivre et à la société éditrice du service de dégager un profit. Et puis je ne suis pas sûr que les candidats prêts à parcourir des dizaines de kilomètres entre deux courses, à vélo – fût-il électrique -, la nuit, pour un salaire modique, se bousculeraient au portillon.
Qu’y avait-il avant le Big Bang ? Peut-être rien, peut-être un état prélude à la naissance du monde.
La mythologie chinoise apporte sa propre réponse : avant la création du monde, l’univers était un esprit chaotique, une vitalité primordiale appelée Hongmeng (鸿蒙).
Ce n’est sûrement pas un hasard si Huawei a choisi ce nom pour son tout nouveau système d’exploitation maison, Hongmeng OS, traduit en anglais par HarmonyOS. La marque entend bien inaugurer une nouvelle ère dans l’univers de l’électronique grand public.
Richard Yu, Huawei
C’est vendredi 9 août, lors d’une conférence de développeurs de Huawei Technologies à Dongguan, dans le Sud de la Chine, que Yu Chengdong (余承东), alias Richard Yu, CEO de la branche Consumer Business Group, a dévoilé Harmony OS.
Sa présentation a mis l’accent sur les trois principales caractéristiques du nouvel OS : l’universalité, la sécurité et la compatibilité.
Wikipédia définit le code QR (de l’anglais Quick Response) comme un « code-barres constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. L’agencement de ces points définit l’information que contient le code. »
Ce visuel peut être scanné par un appareil spécialement conçu à cet effet ou par un simple smartphone, qui vont décoder le message.
Par exemple, en scannant le code QR suivant, vous accéderez directement à mon profil Linkedin :
Code QR menant à mon profil Linkedin
Pour la petite histoire, c’est l’entreprise japonaise Denso-Wave qui a inventé le code QR en 1994. Elle consacre un site Web dédié à son invention, sur lequel vous pourrez tout savoir sur l’histoire et les usages du code QR.
S’il est un pays où le code QR est vraiment populaire, c’est bien la Chine. Les Chinois utilisent la technologie des codes QR des dizaines de fois chaque jour : pour ouvrir les portiques du métro, pour accéder aux locaux de leur entreprise, pour pénétrer dans une épicerie automatisée, pour payer au restaurant, etc. En matière de paiement mobile, justement, il est frappant de voir comment une technologie aussi simple que le code QR, ne nécessitant pas de puce spéciale dans le téléphone, a permis une explosion du phénomène en Chine, au point que l’on évoque une possible disparition de l’argent liquide dans le pays. A l’inverse, en France, le m-paiement reste confidentiel (à peine 10 millions de transactions en 2018) malgré les solutions sophistiquées mises en oeuvre, notamment celles à base de puces NFC (paiement sans contact).
Vélo en libre-service muni d’une étiquette comportant un code QR
Malheureusement, des petits malins ont eu l’idée de détourner le système en recouvrant les étiquettes officielles par de fausses étiquettes comportant un code QR de leur confection. En scannant le code, l’utilisateur est renvoyé vers un faux site, ressemblant en tout point au site de la société de location. Il lui est alors demandé d’effectuer un paiement pour déverrouiller le vélo, par exemple en utilisant Wechat, Vous devinez la suite… Le paiement est bien effectué (vers le compte du fraudeur), mais le vélo reste désespérément bloqué.
Aujourd’hui, ce type de fraude est moins fréquent en Chine, car la supercherie a fini par être éventée. Mais ne doutons pas que les fraudeurs trouveront rapidement une autre idée…
Après avoir révolutionné le commerce électronique en prenant d’emblée le virage du mobile (m-commerce), la Chine est en train de changer le visage du commerce de proximité.
C’est ce que j’ai pu vérifier lors de mon séjour récent à Pékin au travers du test d’une épicerie 100% automatisée de la chaîne Bingobox.
Une épicerie Bingobox
Dans cette épicerie, vous ne trouverez aucun vendeur. Tout se fait en libre-service.
La première étape consiste à télécharger l’application Bingobox sur son téléphone. Pour les étrangers, une version en anglais existe : vous n’aurez donc pas besoin de prendre des cours de chinois en accéléré !
Etape 1 ; installer l’application Bingobox sur son téléphone
Il convient ensuite de pénétrer dans la boutique. Pour cela, vous devez déverrouiller la porte en scannant le QR code affiché à l’entrée de la boutique, à l’aide de votre téléphone.
Étape 2 : déverrouiller la porte de l’épicerie en scannant le QR code avec son téléphone
Une voix venant du magasin et un message sur l’écran de votre téléphone vous signalent quelques secondes plus tard que la porte est ouverte, Vous pouvez alors pénétrer dans le magasin et choisir vos produits, comme dans n’importe quelle autre épicerie.
Étape 3 : choisir ses produits sur les étagères de l’épicerie Bingobox
Une fois que vous avez effectué votre choix, vous devez déposer vos produits dans un caisson qui va scanner les étiquettes et déterminer la somme que vous devez débourser.
Étape 4 : placer ses produits dans le caisson de lecture Bingobox
Le caisson reconnaît les produits grâce aux petites puces électroniques radio-fréquence (dites puces RFID) contenues dans les étiquettes.
Étiquette produit avec puce RFID
Sur l’écran de contrôle situé à côté du caisson, vous pouvez vérifier que les produits ont été correctement reconnus et valider votre commande.
Étape 5 : validation du panier
En cas de difficulté, il est toujours possible de faire appel à un télé-assistant.
Télé-assistance dans une épicerie Bingobox
Si tout est correct, il ne vous reste plus qu’à payer vos produits grâce à votre téléphone, en utilisant un des moyens de paiement proposés : Wechat (l’application couteau-suisse utilisée quotidiennement par tous les Chinois), Alipay (la solution de paiement mobile du géant chinois du e-commerce Alibaba) ou encore la solution de paiement intégrée à l’application Bingobox.
Étape 6 : paiement (ici, par Wechat)
Une fois le paiement effectué, vous pouvez sortir du magasin. A la sortie, vous devez patienter quelques secondes dans un sas qui s’assure que vous n’emportez pas dans vos poches de produits non payés. Ensuite, la porte est déverrouillée et vous pouvez sortir.
Étape 7 : sortir du magasin
Au final, l’expérience s’avère extrêmement fluide. Le processus étape par étape est très bien conçu en mettant l’accès sur le côté pratique, facteur déterminant pour l’adoption d’une nouvelle technologie par les Chinois. Ce genre d’épicerie permet de faire ses courses à toute heure du jour et de la nuit, et vous n’avez même pas besoin d’emporter d’argent liquide ou de carte de crédit : votre téléphone mobile suffit.
Le consommateur y trouve donc son compte. Quant à la société en général, il conviendrait de peser le pour et le contre. D’un côté, il n’y a plus de caissier ; d’un autre côté, ce genre d’épicerie crée de l’emploi : livreurs, personnes qui déposent les produits sur les rayons, équipes de nettoyage, ingénieurs et techniciens en charge de la maintenance du système, télé-opérateurs…
De telles épiceries automatisées rencontreront-elles le succès chez nous ? La principale barrière à l’entrée me semble la faible adoption, à ce jour, des solutions de paiement mobile, en tout cas en France.
Mise à jour du 1er août 2019
D’après un de mes collègues à Pékin, l’une des limites du système est que chaque épicerie ne peut accueillir qu’un client à la fois, pour des raisons de sécurité. Vraisemblablement, il n’est pas question que deux personnes se retrouvent dans un environnement clos, en dehors de la présence physique d’un salarié. Cela pose donc la question de la rentabilité et de la compétitivité de ce type d’épicerie, sachant que le coût salarial d’un caissier reste faible en Chine et que des épiceries ouvertes 24h/24 avec des salariés en chair et en os, comme Seven Eleven, sont répandues dans les grandes villes de Chine.
D’après un article de Pandadaily, Bingobox cherche à accroître sa rentabilité en misant sur les économies d’échelle liées à une production de masse et en réduisant ses coûts. Pour se faire, la société cherche notamment à diminuer les coûts de manutention liés à l’apposition d’étiquettes RFID sur les produits, grâce à des systèmes de vision artificielle et au recours à des étagères intelligentes munies de capteurs.
Quoi qu’il en soit, toujours selon ce même article, la véritable question n’est pas tant celle de la rentabilité de Bingobox elle-même que celle des commerçants franchisés qui utilisent sa technologie. Ceux-ci doivent s’acquitter de coûts importants, qui font que les épiceries automatisées ne sont rentables pour eux que dans des zones de chalandise bien particulières.
Comment des langues qui se sont épanouies dans des berceaux de civilisation distants de milliers de kilomètres peuvent-elles partager des points communs non seulement en matière de vocabulaire, mais aussi de grammaire ?
Les similitudes grammaticales sont encore plus incroyables.
Ainsi, dans un groupe d’Anglais, un individu pourra lancer une invitation collective à faire quelque chose par une tournure du type :
let’s watch a movie
(« regardons un film »)
où let’s est la forme contractée de let us et :
let = « laisser, laisser faire, permettre »
us = « nous »
watch = « regarder »
a movie = « un film »
Et que dirait un Chinois ?
Il dirait :
让我们看一部电影。
(« rang wo men kan yi bu dian ying »)
Or :
让 = « laisser »
我们 = « nous »
看= « regarder »
一部电影 = « un film »
Autrement dit, les Chinois comme les Anglais utilisent une tournure du type : laisser + nous + action pour traduire le fait qu’un individu lance une invitation collective à faire quelque chose à l’intérieur d’un groupe (l’impératif présent avec « nous » en français).
Comment des civilisations aussi éloignées que celles des Anglais et des Chinois ont-elles pu aboutir à la même structure ?
Faut-il voir dans ces similitudes entre langues vivantes une trace de l’universalité de certains traits de la pensée humaine ?
Effet induit par l’incendie de Notre-Dame ? Le thème de la préservation du patrimoine s’invite jusque dans le métro.
Ce matin, à Trocadéro, de charmantes employées de la RATP arrêtaient les voyageurs s’apprêtant à sortir de la station pour leur proposer un café… assorti d’ un prospectus sur les travaux devant être réalisés sur la ligne 6.
Ces travaux, présentés comme nécessaires pour rénover les viaducs du métro aérien parisien, sont introduits sur le thème de la protection du patrimoine architectural.
L’angle eût-il été le même sans l’incendie de la cathédrale ? Faut-il voir dans la combinaison « café + patrimoine » une simple démarche marketing pour faire passer la pilule des travaux, toujours gênants ? Au contraire, cette approche est-elle le signe d’une prise de conscience salutaire ?
Pour ma part, j’opterai pour cette dernière hypothèse, parce qu’après tout, il n’est pas interdit d’être optimiste.
Apprendre les leçons d’Histoire peut être fastidieux pour un enfant. En effet, cela passe nécessairement par du « par cœur » pour mémoriser les dates et les événements.
J’ai coutume d’aider mon fils à réviser en lui racontant l’Histoire comme une histoire, avec ses protagonistes et ses rebondissements. Dans le même esprit, la maîtresse de CM2 de mon fils a fait découvrir aux élèves de sa classe le tome 1 d’une bande dessinée intitulée Les enfants de la résistance.
L’histoire se passe dans la France occupée. Dans le secret absolu, un groupe d’enfants d’une dizaine d’années entreprend des actions de résistance, parvient à mobiliser les adultes et à fédérer des réseaux.
Mon fils m’a fait découvrir cette BD… et j’ai dévoré les deux premiers tomes. Comme lui, je suis devenu fan.
L’histoire est palpitante, les personnages touchants et on découvre ou redécouvre l’Histoire sans s’en rendre compte. Action, suspense et identification aux jeunes héros jouent à plein pour aider les enfants à s’approprier ces années décisives pour notre pays. Un dossier documentaire en fin d’album permet d’aller plus loin, en totale cohérence avec les aventures des personnages, qu’il éclaire avec des photos et des archives d’époque.
J’ai hâte que mon fils me prête le tome 3 !
Interview vidéo des deux auteurs, Vincent Dugomier et Benoît Ers :
Quoi qu’il en soit, ce décalage est source d’optimisme. On entend souvent que les instituts de sondage feraient l’opinion. En l’occurrence, les électeurs français ne s’en sont pas laissés conter, et ont voté comme ils en ont eu envie.